Des pharmaciens peuvent vacciner sans ordonnance


BERNE - Se faire vacciner contre la grippe dans une pharmacie sans ordonnance est désormais possible dans plusieurs cantons depuis cet automne. Les cantons de Neuchâtel, Fribourg, Zurich, Soleure et Berne sont pionniers en la matière.

L'enjeu est la couverture vaccinale de la population jugée trop faible. On compte près de 1500 décès liés à la grippe chaque année tandis qu'entre 1,1 et 1,3 million de doses sont fabriquées chaque année pour la population suisse, a précisé lundi à l'ats l'Office fédéral de la santé publique.

Les dernières pandémies forment aussi la toile de fond sur laquelle s'opère ce changement de stratégie. La Suisse n'est pas seule dans ce cas. En Europe, le Portugal ou l'Irlande ont déjà pris ce virage depuis quelques années.

Les pharmaciens qui vaccinent ne se considèrent pas comme des médecins 'light': cette nouvelle pratique est très protocolée. Seules les personnes en bonne santé de plus 16 ans sont destinées à être piquées de la sorte, celles en particulier qui ne pensent pas à prendre un rendez-vous chez le médecin dans ce but.

Si les médecins ne voient pas toujours d'un bon oeil les pharmaciens entrer dans leur pré carré, les autorités sanitaires cantonales semblent en revanche y trouver des avantages. Ils sont jusqu'ici cinq cantons à avoir adopté des conventions ou modifier leur législation dans ce sens.

Plus de 340 pharmaciens déjà formés

Plus de 340 pharmaciens en Suisse sont déjà aptes à inoculer un vaccin sans ordonnance dans leur officine tandis que près de 390 sont en formation. "Mais tous ne peuvent pas pratiquer puisque le canton doit en donner l'autorisation", a dit le porte-parole de pharmaSuisse, la faîtière des pharmaciens.

Les deux premiers cantons à travailler de la sorte sont Neuchâtel et Fribourg dès le mois de juin cette année. A Neuchâtel, 11 pharmaciens peuvent déjà pratiquer tandis que 12 sont en formation. Fribourg en compte 17, dont 25 en formation.

Zurich - 75 détenteurs, 78 en formation - a été en réalité le premier canton à dire oui, mais un recours a retardé la mise en place. Le tribunal administratif de ce canton a considéré sans fondement le recours qu’un opposant à la vaccination de Suisse orientale a déposé contre la modification de l’ordonnance sur les professions médicales universitaires.

Fin août, le tribunal a par conséquent retiré son effet suspensif. Le gouvernement a prononcé l’entrée en vigueur de l’ordonnance modifiée avec effet rétroactif au 1er septembre.

Autres vaccinations possibles

Plus récemment, les cantons de Soleure (11 détenteurs, 10 en formation) et de Berne (37 détenteurs, 40 en formation) - ce dernier seulement dans le cadre d’un essai pilote - ont également admis ce nouveau style d'injections. Des discussions sont en cours dans d’autres cantons, comme dans celui du Jura par exemple.

Différentes vaccinations sont encore possibles, selon les cantons, contre la rougeole, l'hépatite A et B ou encore l'encéphalite à tiques. Affaire à suivre.


ATS, 09 novembre 2015

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