L'anticancéreux Avastin pourrait être utilisé dans des maladies de l'oeil


PARIS / BALE - L'anticancéreux vedette Avastin de Roche pourrait voir son champ d'utilisation étendu à des pathologies de l'oeil, dont la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), indique le ministère français de la Santé. Pour l'heure, ce produit n'est utilisé que pour certains cancers, en particulier digestifs (cancers du côlon).

Mais "il s'avère que l'Avastin est utilisé en ophtalmologie en dehors de cette autorisation de mise sur le marché, en particulier dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), de l'oedème maculaire dû au diabète et de l'oedème maculaire causé par une occlusion des veines derrière la rétine" explique la Direction générale de la santé (DGS) dans un communiqué publié lundi.

Pour ces pathologies, il existe un autre produit spécifique, le Lucentis (de l'autre groupe pharmaceutique bâlois Novartis) issu des mêmes recherches que l'Avastin et qui agit de la même manière en s'attaquant à la croissance des vaisseaux sanguins.

Mais le Lucentis a l'inconvénient d'être extrêmement cher, 800 euros (961 francs environ) par injection dans l'oeil, contre 30 à 50 euros par dose d'Avastin, alors que les résultats des deux produits sont comparables, précise à l'AFP le Dr Eric Souied, chef du service d'ophtalmologie de l'Hôpital de Créteil.

Aussi, beaucoup de spécialistes prescrivent l'Avastin pour traiter la DMLA "humide" caractérisée par une prolifération de vaisseaux dans l'oeil, en faisant préparer ce produit pour cet usage, explique-t-il.

Interdiction

La DGS a diffusé mi-juillet une instruction aux agences régionales de santé après "plusieurs signalements d'infections de l'oeil, consécutives à des injections de préparation d'Avastin", pour rappeler en substance qu'il était "interdit" de réaliser des préparations d'Avastin pour cet usage puisqu'il existait un autre produit spécifique.

Cette "interdiction a provoqué une véritable consternation" dans les services d'ophtalmologie des hôpitaux, compte tenu du coût exorbitant du Lucentis, écrit lundi le quotidien "Le Figaro".

Pour "préserver les impératifs de sécurité sanitaire" et garantir l'accès à ces traitements, la ministre de la Santé Marisol Touraine a demandé que "soit envisagée une extension de l'AMM de l'Avastin et que soit réexaminé le prix de la spécialité Lucentis".

Première cause de malvoyance chez les plus de 50 ans, la DMLA est une dégénérescence progressive du macula, partie centrale de la rétine et toucherait plus d'un million de personnes en France.


ATS , 30 juillet 2012

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