Interview de Marie-José Barbalat, une pharmacienne très engagée pour la profession
ARTICLE POUR PROFESSIONNELS
Domaine : Pharmacie, santé
Mots-clés : Pharmaciens sans frontière, pharmacie de la PMU
Niveau de difficulté de l’article : facile (sur 3 niveaux : facile, moyenne et difficile)
LAUSANNE – Le métier de pharmacien a de nombreuses facettes, Mme Barbalat, une pharmacienne pleine d’énergie, nous en parle, elle qui est présidente de Pharmaciens Sans Frontières Suisse (PSF), responsable de la formation continue au CAP et pharmacienne à la PMU.
Pharmapro - Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Marie-José Barbalat - J’ai quitté le Liban à l’âge de 14 ans et fini mes études secondaires en France où j’ai passé mon bac. J’ai fait les études de pharmacie à Genève et travaillé là pendant plusieurs années avant de déménager à Vevey (VD). Parallèlement à mon travail dans une officine veveysane, j’ai pris la présidence de PSF Suisse que j’avais intégré à la fin de mes études. Après un arrêt d’une année et demi au cours de laquelle j’ai passé un certificat de Management des organismes sans but lucratif, j’ai été engagée à la pharmacie de la PMU à Lausanne, où je travaille toujours !
Vous êtes sur tous les fronts : pharmacienne à la PMU, animatrice du CAP, conférencière pour la SVPH et présidente de Pharmaciens Sans Frontière. Ai-je oublié quelque chose ? Où trouvez-vous toute cette énergie, ce temps ?
Je suis aussi maman d’un ado de 12 ans et dans l’ordre des « fronts » j’essaie de faire passer ça en premier le plus souvent possible. C’est avant tout une question d’organisation et j’ai la chance d’être soutenue par un mari très compréhensif !!
Pourquoi un tel engagement pour les pharmaciens ?
Le métier de pharmacien a plusieurs facettes et c’est ce qui fait son intérêt…C’est aussi un métier qui est amené à changer au cours de ces prochaines années…Le volet humanitaire reste encore une facette peu connue qu’il me tient à cœur de mettre en avant. Quant à la formation continue…elle est simplement indispensable pour la survie de notre profession !
Parmi toutes vos activités pharmaceutiques, laquelle préférez-vous ? Pourquoi ?
Je n’ai pas de préférence ! Elles font un tout pour moi ! L’officine est le coeur de notre profession mais sans formation continue on va dans un mur…D’autre part nous avons la chance en Suisse de bénéficier de tous les médicaments dont nous avons besoin. Ce n’est malheureusement pas le cas partout dans le monde et il est fondamental pour moi d’essayer en tant que pharmacien de faire quelque chose dans ce sens.
Avez-vous un rêve, une ambition professionnelle ?
Je n’ai pas de rêve à proprement parler sur le plan professionnel ! Le métier de pharmacien est en train de subir de profondes transformations et il faudra être pro-actif pour surfer sur ces changements !
Ce qui est sûr c’est que je n’aime pas la routine et j’adore l’imprévu ! Je navigue « à vue »…
Qu'aimez-vous dans le métier de pharmacien ? Quelle ambition avez-vous pour ce métier dans le futur? Autrement dit, quelle est la valeur ajoutée du pharmacien en 2017 ?
Je crois en la valeur humaine du métier de pharmacien, valeur qu’aucune machine ne pourra assumer. Et je pense que le pharmacien a une place indispensable dans le réseau de soins autour du patient. Il doit y croire et faire sa place !
Quelle est votre vision d’avenir pour la profession ? D’après vous, comment le pharmacien pourra sauver sa profession ?
En anticipant les changements, pas en les subissant tant bien que mal…Le rôle du pharmacien de demain ne sera pas le même que celui d’aujourd’hui mais il ne faut pas avoir peur de cet avenir…
Si vous aviez un message pour les pharmaciens en devenir, que leur diriez-vous ?
Foncez ! Soyez créatifs, ayez de l’imagination, lâchez-vous !!Le rôle du pharmacien dans le monde de demain est à redéfinir, voire à réinventer sous peine de disparaître !
Comment faire pour améliorer la relation et collaboration entre pharmaciens, médecins et autres acteurs du système de santé ? Pensez-vous que cela soit un axe stratégique de survie du pharmacien d'officine ?
Oui sans aucun doute…La relation s’améliorera le jour où tous les acteurs décideront de mettre l’intérêt du patient avant le leur…
Quel est le plus grand défi (challenge) dans la profession de pharmacien ?
Se faire reconnaître comme acteur et partenaire indispensable dans le système de santé ! C’est une bataille quotidienne…
Le pharmacien doit-il se renouveler et comment le faire ? Pensez-vous que les postgrades ou les nouvelles prestations pharmaceutiques soient des solutions ? Pensez-vous à autre chose ?
La formation est fondamentale et les prestations aussi...Il faudra cependant en trouver beaucoup d’autres!
Finalement, êtes-vous plutôt thé ou café ?
Ça dépend du moment ! Cafés au travail, thé à la maison !
Le 16 novembre 2017. Interview réalisée par Van Nguyen (pharmacienne) par e-mail entre août et octobre 2017.