Etats-Unis : premier cas de guérison fonctionnelle d'un nouveau-né infecté


WASHINGTON - Une équipe de virologues américains a annoncé dimanche le premier cas de guérison fonctionnelle d'un enfant contaminé à la naissance avec le virus du sida (VIH). Celui-ci lui avait été transmis par sa mère séropositive non traitée.

Il ne s'agit pas d'une éradication du virus mais du fait que sa présence est tellement faible que le système immunitaire de l'organisme peut le contrôler sans traitement antirétroviral, expliquent les virologues.

La seule guérison complète officielle reconnue au monde est celle de l'Américain Timothy Brown dit le patient de Berlin. Il a été déclaré guéri après une greffe de moelle osseuse d'un donneur présentant une mutation génétique rare empêchant le virus de pénétrer dans les cellules. Cette greffe visait à traiter une leucémie.

Dans le cas de l'enfant pouvant désormais contrôler sans traitement son infection, il avait reçu des antirétroviraux moins de 30 heures après sa naissance. Ce traitement précoce explique probablement sa guérison fonctionnelle en bloquant la formation de réservoirs viraux difficiles à traiter, selon les chercheurs.

Ceux-ci ont présenté ce cas à la 20e conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) réunie durant le week-end passé à Atlanta.

Tests sanguins

L'enfant a été traité avec des antirétroviraux jusqu'à 18 mois, âge à partir duquel les médecins ont perdu sa trace pendant dix mois. Pendant cette période il n'a pas eu de traitement antirétroviraux. Les médecins ont procédé alors à une série de tests sanguins dont aucun n'a détecté la présence de VIH dans le sang.

La suppression de la charge virale du VIH sans traitement est excessivement rare. Elle est observée dans moins de O,5% des adultes infectés dont le système immunitaire empêche la réplication du virus et le rend cliniquement indétectable, précisent ces virologues.

Potentiel mis en lumière

Selon eux, ce cas pourrait changer la pratique médicale actuelle en mettant en lumière le potentiel d'un traitement antirétroviral très tôt après la naissance d'enfants à haut risque. Mais soulignent ces chercheurs, le premier objectif est d'empêcher la transmission de la mère à l'enfant.

Les traitements antirétroviraux de la mère permettent actuellement d'éviter de transmettre le virus au foetus dans 98% des cas, précisent-ils. La recherche a été financée par les Instituts nationaux de la santé et l'American Foundation for AIDS Research.


ATS, 04 mars 2013

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