Médecine - Vieillissement : résultats prometteurs d'une étude fribourgeoise


FRIBOURG - Une équipe de scientifiques de l'Université de Fribourg a dévoilé un mécanisme permettant de réduire la neuro-inflammation associée à l'âge. Un traitement médicamenteux spécifique peut remédier à la dégénérescence des cellules et aux inflammations qu'elle provoque, en stimulant un mécanisme appelé mitophagie.

"Chacune de nos milliards de cellules produit des déchets qui doivent être recyclés. Le problème, c’est que l’efficacité de notre système de nettoyage intracellulaire, appelé autophagie, décroît avec l’âge. Les conséquences se font particulièrement ressentir dans les neurones, où les déchets s’accumulent, provoquant des inflammations chroniques et la mort des neurones", a indiqué vendredi l'Université de Fribourg (Unifr).

Une étude, conduite par Patricia Boya de l’Unifr en collaboration avec le centre pour la recherche biologique Margarita Salas, en Espagne, a cherché à vérifier si, en dépit du vieillissement, nos cellules préservent un autre type d’autophagie, plus spécifique, appelée mitophagie, spécialisé dans l’entretien et le recyclage des mitochondries, les centrales énergétiques de nos cellules. Le cas échéant, ce mécanisme pourrait être mis à profit pour atténuer les effets délétères du déclin de l’autophagie globale.

Les scientifiques du Laboratoire d’autophagie de l'Unifr ont administré à des souris âgées de l’urolithin A, une substance connue pour sa capacité à enclencher la mitophagie. "Nous souhaitions voir si nous pouvions ainsi stimuler ce mécanisme et donc encourager artificiellement les cellules à faire le ménage", ont-ils expliqué.


Amélioration des fonctions cognitives

Les rongeurs qui ont reçu le médicament présentaient des niveaux d’inflammation plus faibles à la fin du traitement, ce qui s’est traduit par une amélioration de leurs fonctions cognitives, visuelles et motrices. "Cette expérience a pu être reproduite avec succès dans des cultures de cellules de donneurs humains âgés, ce qui démontre que le phénomène peut être conservé entre les espèces", a précisé l'établissement.

Ces résultats laissent entrevoir la possibilité de réduire la neuro-inflammation associée à l'âge en stimulant la mitophagie. Cette stratégie présente l'avantage de ne pas altérer la physiologie du système immunitaire et de ne pas avoir d'effet immunosuppresseur, selon le communiqué.

Le 9 février 2024. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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