La pharmacopée traditionnelle chinoise potentiellement nocive


WASHINGTON - L'examen de l'ADN d'échantillons de substances médicinales traditionnelles chinoises a révélé des substances potentiellement toxiques, des allergènes et même des traces d'animaux menacés d'extinction, selon une étude australienne publiée jeudi aux Etats-Unis.

"La médecine traditionnelle chinoise a une longue histoire culturelle. Mais aujourd'hui ses utilisateurs doivent être conscients des problèmes légaux et de santé pouvant exister avant de l'adopter", souligne le Dr Michael Bunce, de l'Université Murdoch en Australie, principal auteur de cette étude.

Les quinze échantillons de substances médicinales traditionnelles chinoises étudiés ont été saisis par les douanes australiennes sous forme de poudre, de comprimés, de gélules, de flocons et de préparations pour infusions.

"Au total nous avons trouvé 68 familles de plantes différentes dans ces traitements qui sont des mélanges complexes", précise le Dr Bunce dont les travaux sont publiés dans la revue scientifique américaine "PLoS Genetics".

Aucune concentration indiquée

"Certaines de ces concoctions médicinales contenaient des plantes appartenant aux genres Ephedra et Asarum", respectivement de petits arbustes et des plantes d'ornement, ajoute-t-il. Ces plantes contiennent des substances chimiques qui peuvent être toxiques si elles sont mal dosées. Or, note le chercheur, aucune concentration ne figurait sur les étiquettes.

"Nous avons aussi détecté des traces d'animaux dont le commerce est soumis à des restrictions car classés comme espèce vulnérable, en danger d'extinction ou gravement menacés, dont l'ours noir asiatique et l'antilope saïga", indique l'auteur de l'étude.

Avant la mise au point des techniques de séquençage de l'ADN, il était très difficile de déterminer les origines biologiques des ingrédients contenus dans les produits de la médecine traditionnelle chinoise, dit-il.

Le fait que ces substances sont transformées en gélules et poudre rendait particulièrement difficile de les identifier, explique-t-il. Mais ces processus de transformation n'altèrent pas la signature génétique de ces substances.


ATS, 13 avril 2012

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