Le mal des montagnes ne se répète pas chez l'enfant


LAUSANNE/BERNE - Contrairement aux adultes, les enfants ayant vécu un épisode de mal aigu des montagnes (MAM) ne le reproduisent pas lors d'une nouvelle montée en altitude. Une prophylaxie médicamenteuse n'est donc pas nécessaire et il peuvent y retourner sans autre, selon une étude de chercheurs lausannois et bernois.

Le MAM est lié à une montée trop rapide en altitude, à l'absence d'acclimatation et à une sensibilité personnelle plus ou moins importante. Ses symptômes sont des maux de tête, des nausées, des vomissements, de l'insomnie, de la fatigue, des vertiges, des difficultés respiratoires ou encore un manque d'appétit. A des altitudes très élevées, il peut évoluer en oedème pulmonaire ou cérébral, souvent mortels.

Les scientifiques du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) et de l'Hôpital de l'Ile à Berne, associés à des confrères chiliens, ont fait monter 27 enfants de 8 à 16 ans et 29 adultes de 26 à 63 ans à la station de recherche du Jungfraujoch (BE), à 3450 mètres d'altitude. Non-acclimatés, les participants y ont fait deux séjours de deux jours et deux nuits dans un intervalle de neuf à douze mois.

Résultats: lors du premier séjour, 18 des 29 adultes et 6 des 27 enfants ont souffert de MAM, lors du second 14 adultes et 4 enfants. Faits remarquables, aucun des 6 enfants malades la première fois ne l'a été la seconde, tandis que chez les adultes, les 14 malades du second séjour l'avaient tous déjà été lors du premier.

Prophylaxie médicamenteuse

La prévalence a été plus élevée chez les adultes que chez les enfants: 66% contre 22% lors du premier séjour, 48% contre 15% lors du second, écrivent les chercheurs dans la revue "Pediatrics". La répartition entre les sexes était égale. La gravité des symptômes a été similaire dans les deux groupes - faible - et aucun des participants n'a développé de signes cliniques d'oedème.

Près de 80% des adultes sujets au MAM lors de la première exposition à l'altitude ont récidivé la seconde fois, mais aucun des enfants. Ce constat indique qu'un historique de MAM peut être utile pour conseiller une prophylaxie médicamenteuse chez l'adulte, comme le prévoient d'ailleurs les lignes directrices en la matière, mais pas chez l'enfant.

Le faible taux d'enfants et adolescents malades, l'absence de récidive et l'évolution bénigne de la maladie suggèrent que chez eux, une prophylaxie pharmacologique n'est pas nécessaire, écrivent les scientifiques. L'usage de médicaments peut être réservé le cas échéant au traitement des symptômes.

Enfin, et chose peut-être la plus importante, comme le soulignent les chercheurs dans leurs conclusions, un épisode de MAM chez un enfant ne devrait pas inciter le médecin à déconseiller de le réexposer à l'altitude. Il s'agit de la première étude sur la reproductibilité du MAM chez l'enfant.

Source : ATS 09.05.2011

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