Les patients pourront parfois éviter une visite médicale
BERNE - Les pharmaciens devraient pouvoir délivrer certains produits soumis à ordonnance même sans prescription des médecins. Tacitement d'accord d'encourager l'automédication comme le propose le Conseil fédéral, le National a décidé mercredi d'aller plus loin.
Même si les patients vont chez le médecin, ils devraient pouvoir acheter leurs médicaments où ils veulent. Les praticiens devraient délivrer une ordonnance pour chaque remède soumis à prescription, a précisé la Chambre du peuple dans la révision de la loi sur les produits thérapeutiques.
La commission préparatoire proposait d'introduire cette obligation pour tous les remèdes, ce qui a créé un tollé chez les médecins. Selon la FMH, les médecins devraient délivrer environ 22 millions de prescriptions rien que pour les médicaments soumis à ordonnance, ce qui coûterait 100 à 150 millions de francs par an qui retomberont d'abord sur les patients, a développé Bruno Pezzati (PLR/ZG).
Le papier finira de toute façon dans la poubelle si le patient retire le remède auprès du médecin. La proposition du libéral-radical de renoncer à toute obligation n'a toutefois pas été retenue. La majorité a préféré par 143 voix contre 40 le compromis de Ruth Humbel (PDC/AG) qui limite la nouvelle règle aux produits soumis à ordonnance et prévoit que le patient peut renoncer au document sous forme papier.
La vente par correspondance devrait par ailleurs être encadrée plus strictement. Le patient devra disposer d'une ordonnance avant la commande. Pour des raisons pratiques, il ne sera toutefois pas obligé de la joindre à sa commande, a relativisé le National à l'initiative d'Yvonne Gilli (Verts/SG).
Résistance aux antibiotiques
Le Conseil fédéral devrait quant à lui avoir les coudées franches pour lutter contre les résistances aux antibiotiques. Pour lui permettre d'atteindre les objectifs de la stratégie nationale sur le sujet prévue d'ici à 2015, le National a ajouté tacitement de nouvelles bases légales.
Le gouvernement pourrait prendre des mesures visant à diminuer l’utilisation des antibiotiques et améliorer la santé des animaux. Il pourrait définir les exigences en matière de formation des vétérinaires et des détenteurs d’animaux. Il pourrait enfin interdire, en conformité avec les réglementations étrangères, l’utilisation de certains antibiotiques pour les animaux si c'est indispensable pour garantir l’efficacité des traitements.
Le débat se poursuit.
ATS, 07 mai 2014