Retrait du médicament anti-Parkinson Celance en France
PARIS - Le médicament Celance contre la maladie de Parkinson, jugé responsable d'atteintes aux valves cardiaques, est retiré du marché français dès le 2 mai. Ce produit est vendu en Suisse sous le nom Permax, mais de façon restreinte.
Le fabricant Lilly, en accord avec l'agence française de sécurité sanitaire (Afssaps), a averti médecins et pharmaciens en février pour qu'ils ne commencent plus de traitement avec ce produit.
Les patients ne doivent surtout pas arrêter brutalement leur traitement par pergolide (nom de la molécule de Celance) sans avis médical, précisent les courriers adressés aux professionnels. Ces documents, disponibles sur le site de l'Afssaps, soulignent les possibilités de traitements de substitution.
En 2007 aux USA
L'autorité sanitaire américaine (FDA) avait annoncé en 2007 déjà le retrait des médicaments contenant du pergolide, suite à des publications confirmant le risque de valvulopathies cardiaques chez des patients prenant ce traitement.
En France, l'usage de Celance a été restreint en 2005 aux cas d'échecs de traitement avec d'autres médicaments de même type dits "agonistes dopaminergiques". Le choisir impliquait de faire régulièrement une échocardiographie pour surveiller l'état des valves.
A l'époque, le nombre de patients exposés à ce médicament en France était estimé à 32'500 depuis sa commercialisation en mars 2000. Début 2011, entre 500 et 1200 patients le prenaient encore, soit moins de 0,5% des patients atteints de Parkinson en France, a indiqué le laboratoire mardi à l'AFP.
Le changement de traitement doit s'accompagner d'une surveillance étroite du patient. En particulier, il est souhaitable de faire pratiquer une échocardiographie des patients si la dernière date de plus de six mois.
Circulaires de restrictions
En Suisse, le médicament est commercialisé sous le nom de Permax. Certaines mesures ont déjà été prises ces dernières années: plusieurs circulaires ont été envoyées aux spécialistes pour limiter fortement l'utilisation du produit - la dernière missive remonte à 2008, selon le site internet de Swissmedic. Quant à la question de savoir si un retrait intégral du médicament en Suisse sera décidé dans la foulée de la décision française, aucun porte-parole de Swissmedic n'était joignable pour y répondre mardi après-midi.
Source : ATS 29.03.2011