Cancer du sein et complications cérébrales: découverte majeure (étude)


FRIBOURG - Des scientifiques de l’Université de Fribourg en Suisse ont effectué une découverte majeure pour traiter les complications cérébrales du cancer du sein. Ils ont identifié des mécanismes impliqués dans cette évolution, ainsi que de nouvelles cibles thérapeutiques. De nouveaux traitements sont à entrevoir.

"Complication tardive du cancer du sein, la métastase cérébrale réduit sensiblement l’espérance de vie des femmes qui en sont atteintes", a expliqué jeudi l'Université de Fribourg. Les cas sont en augmentation tandis que les options thérapeutiques à disposition restent limitées.

L’absence de modèles expérimentaux représentatifs de la situation chez les patientes constitue un obstacle majeur pour la recherche. L’équipe du professeur Curzio Rüegg, en collaboration avec des groupes de recherche des universités de Berne, Bordeaux et Lausanne, du CHUV, de l’Institut Ludwig, et de l’Institut suisse de bio-informatique à Lausanne, vient de publier une étude, dans la revue "Science Translational Medicine", pour combler cette lacune.

L’auteure principale de l’étude, la Drsse Girieca Lorusso et son équipe, a d’abord développé un nouveau modèle de métastase cérébrale pour un sous-type de cancer du sein dit "triple négatif". Ce modèle est unique dans son genre car il reproduit spontanément les étapes du processus métastatique vers le cerveau.

Arrêter la progression des métastases

Les chercheurs ont découvert une classe de molécules à la surface des cellules cancéreuses, les connexines. Ces dernières agissent en activant une molécule intracellulaire appelée FAK (Focal Adhesion Kinase), qui coordonne ensuite d’autres évènements moléculaires permettant la survie des cellules tumorales pendant leur trajet vers le cerveau et la colonisation de ce dernier.

En inhibant une série de molécules impliquées dans ce mécanisme, et en particulier les FAK, les scientifiques ont non seulement pu prévenir la formation des métastases cérébrales, mais aussi arrêter leur progression chez la souris. Ils ont par ailleurs déjà identifié une deuxième molécule, le récepteur de PDGF, dont l’inhibition a également démontré des effets thérapeutiques encourageants.

"Originaux et remarquables, ces résultats ouvrent des nouvelles perspectives thérapeutiques en vue d’améliorer la prise en charge des patientes avec métastases cérébrales du cancer du sein", a précisé l'Université de Fribourg.

Le 8 septembre 2022. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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