Antidiabétiques chez la femme enceinte: données rassurantes


LAUSANNE - Le Service de pharmacologie clinique du CHUV de Lausanne s'est penché sur une classe de médicaments contre le diabète de type 2 et l’obésité chez la femme enceinte. Aucun risque de malformation ou d’augmentation du risque de fausse couche n’a été observé, selon cette étude publiée dans le British Medical Journal Open.

L'équipe d'Ursula Winterfeld et Kim Dao s'est intéressée aux agonistes des récepteurs GLP1 (GLP1-RA), une classe de médicaments initialement prescrits pour le traitement du diabète de type 2 et, plus récemment, pour celui de l’obésité.

La prévalence du surpoids et de l’obésité chez les femmes en âge de procréer étant en hausse dans le monde, un nombre croissant d’entre elles est susceptible de prendre un GLP1-RA. Or le profil de sécurité de l’utilisation de ces médicaments est encore peu connu, a indiqué le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) dans un communiqué.


Données rassurantes

L'étude, menée en collaboration avec plusieurs autres services de tératovigilance (Berlin, Newcastle, Israël et Bergame), fournit des données rassurantes. Aucun risque de malformation chez les enfants exposés ou de hausse du risque de fausse couche n’a été observé.

Les données d’exposition aux médicaments ont été collectées en suivant 168 grossesses de femmes exposées à un médicament de la classe GLP1-RA au cours du premier trimestre de grossesse, que ce soit pour traiter le diabète de type 2 ou l’obésité.

La médiane d’arrêt du médicament chez ces femmes était de cinq semaines de grossesse. La prise de GLP1-RA est en effet déconseillée pendant la grossesse. Les cas étudiés sont donc principalement ceux de femmes ayant pris ces traitements alors qu’elles ne savaient pas encore qu’elles étaient enceintes.

Prise en charge médicale

Les spécialistes du Centre de l’obésité du CHUV rappellent que la prise de ce type de médicaments dans le but d’une perte pondérale fait l’objet d’une prescription médicale et doit être encadrée par une prise en charge médicale pluridisciplinaire et un suivi adapté.

Certains de ces médicaments antidiabétiques comme l'Ozempic ont en effet été détournés à des fins amincissantes, suscitant des problèmes d'approvisionnement, ainsi qu'une mise en garde de Swissmedic l'an dernier concernant les risques potentiels. Des produits falsifiés sont également en circulation.

Le 30 mai 2024. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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