Hommes et femmes pas égaux en matière de santé
BERNE - Il existe de nettes différences de santé entre les hommes et les femmes. Davantage de femmes vivent au moins avec une maladie chronique. Elles sont aussi plus touchées par la dépression. Les hommes sont eux plus nombreux à souffrir de surpoids, selon l'enquête suisse sur la santé 2022.
Outre les facteurs biologiques du sexe, les rôles sociaux de genre attribués aux hommes et aux femmes influencent la santé et renforcent les inégalités sociales dans ce domaine, écrit lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans un communiqué.
Bien que l'espérance de vie des femmes à la naissance soit supérieure de 3,8 ans à celle des hommes, cette avance se réduit à 0,4 an si l'on considère l'espérance de vie en bonne santé (71,2 ans pour les femmes, 70,8 ans pour les hommes).
Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à indiquer vivre avec au moins une maladie chronique (55% contre 44%) mais aussi à souffrir de douleurs spécifiques, comme des maux de dos ou de reins (50% contre 40%). Près d'une femme sur trois a en outre fait état de limitation dans les activités de la vie quotidienne depuis au moins six mois contre un quart des hommes.
![]() |
Jeunes femmes plus touchées par la dépression
Les femmes sont aussi plus nombreuses (12%) que les hommes (8%) à présenter des symptômes de dépression modérés à sévères. Cet écart est bien plus marqué chez les jeunes de 15 à 24 ans. Dans cette tranche d'âge la dépression touche 26% des femmes et 13% des hommes.
Les disparités de genre dans le risque de développer une dépression sont connues. L'écart, qui s'établit à la puberté, s'explique en partie par les hormones sexuelles activées lors de la puberté, mais aussi par des facteurs sociaux liés au genre, notamment le stress psychosocial, détaille l'OFS. Les femmes sont ainsi davantage touchées par le sexisme et le harcèlement sexuel et plus impliquées dans le travail domestique non rémunéré.
Les personnes qui s'identifient comme appartenant à la catégorie diversité de genre et/ou d'orientation sexuelle, qui représentent 17% de la population, ont une santé psychique plus fragile que les hommes et femmes hétérosexuels.
Hommes davantage en surpoids
En 2022, les hommes étaient (52%) en revanche davantage en surpoids ou obèses que les femmes (34%). Ces dernières étaient toutefois plus insatisfaites de leur poids (28% contre 23%), une tendance exacerbée en cas de surpoids (52% d'insatisfaites contre 29% d'insatisfaits).
Le niveau de formation a aussi une influence sur le poids, en particulier chez les femmes. Les femmes sans formation postobligatoire avaient un risque 2,9 fois plus élevé pour l'obésité et 2 fois plus élevé pour le surpoids par rapport aux titulaires d'un diplôme du tertiaire. Chez les hommes, ces risques étaient de 2,4 fois pour l'obésité et de 1,4 fois pour le surpoids, explique l'OFS dans la publication Santé et genre.
Si les hommes (27%) fument davantage que les femmes (21%), cet écart se réduit depuis trente ans. Et en 2022, les jeunes femmes de 15 à 24 ans (26%) fumaient autant que les hommes du même âge (25%).
L'enquête suisse sur la santé est réalisée tous les cinq ans depuis 1992. Pour la dernière édition, qui date de 2022, 21'930 personnes de 15 ans ou plus vivant dans des ménages privés ont été interrogées.
Le 19 mai 2025. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).