La santé d'1,4 milliard de personnes s'est améliorée de 2018 à 2024


GENEVE - L'Organisation mondiale de la santé (OMS) des résultats divers sur son triple objectif d'un milliard de personnes lancé en 2018 pour 2025. Parmi les avancées, la santé d'1,4 milliard de personnes s'est améliorée jusqu'à fin 2024.

Dans ses statistiques mondiales de santé publiées jeudi à Genève, l'organisation attribue ce succès à la diminution de la consommation de tabac, l'amélioration de la qualité de l'air et un meilleur accès à l'hygiène et à l'assainissement des eaux. D'ici fin 2025, le chiffre devrait même atteindre 1,5 milliard.

En revanche, les deux autres objectifs ne seront pas honorés. "Le monde échoue son checkup de santé", a dit à la presse une sous-directrice générale, Samira Asma. "Mais des pays ont montré que des avancées rapides sont possibles", ajoute-t-elle, déplorant que l'attention des Etats ne porte plus sur la santé.

Seules 585 millions de personnes supplémentaires devraient accéder aux prestations indispensables de santé sans difficulté financière. Elles étaient 431 millions fin 2024.

Autre déconvenue, 777 millions de personnes additionnelles devraient être protégées d'urgences sanitaires fin 2025, là encore loin du milliard souhaité. Elles étaient environ 637 millions en fin d'année dernière, estime encore l'organisation.


Demande de Tedros aux Etats

En cause, la pandémie a eu un effet. Mais les décès maternels et infantiles ne reculent pas suffisamment. Au moins 35% de la population doit dépenser 10% de ses revenus pour des soins. Les avancées ont stagné, menaçant des millions de personnes. Des sous-investissements, une pénurie de travailleurs de santé et des décalages dans les vaccinations expliquent notamment ces difficultés.

Sans des efforts urgents, le monde pourrait échouer à empêcher 8 millions de décès d'enfants de moins de 5 ans d'ici 2030. De même que des centaines de milliers de décès maternels.

Le directeur général Tedros Adhanoim Ghebreyesus déplore un "ralentissement" dans les améliorations de la situation, en appelant à la responsabilité des autorités nationales pour changer celle-ci. Autre problème, les décès prématurés de maladies non transmissibles, comme les cancers, augmentent et constituent désormais la moitié de ceux des moins de 70 ans, première raison de cette mortalité.

Or, l'objectif est de diminuer d'au moins un tiers ces décès d'ici 2030. La pollution de l'air reste le principal problème, alors que la consommation de tabac et d'alcool a diminué.

Evaluation attendue

Côté prestations de santé, la situation reste toujours problématique. Selon l'OMS, il devrait manquer plus de 11 millions de travailleurs de santé d'ici 2030. Près de 70% d'entre eux seront à trouver en Afrique et en dans l'Est de la Méditerranée.

Cette année, l'OMS répète que les deux premières années de la pandémie ont coûté environ 1,8 an d'espérance de vie mondiale. Une estimation pour l'ensemble de la période du coronavirus devrait être dévoilée dans quelques mois, précise un responsable de l'organisation.

Selon lui, il est trop tôt pour évaluer s'il faudra davantage de temps pour regagner ce qui a été perdu, notamment parce que l'impact de la pandémie sur certains indicateurs n'est pas encore connu. L'OMS estime que 20 millions de personnes sont probablement décédées en raison du coronavirus.

L'organisation a aussi revu différemment les trois objectifs d'un milliard. Désormais, elle souhaite que six milliards de personnes en termes absolus voient leur santé s'améliorer d'ici 2028. Cinq milliards devraient pouvoir accéder à une couverture de santé totale sans difficulté financière. Et sept milliards devraient être mieux protégées des urgences de santé.

Le 15 mai 2025. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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