Le mécanisme d'invasion du paludisme mieux compris


BÂLE - Une étude dirigée par des scientifiques suisses et australiens permet de mieux comprendre comment le parasite du paludisme (malaria), Plasmodium falciparum, envahit les globules rouges humains. Ces résultats qui révèlent le rôle d'un sucre appelé acide sialique pourraient avoir des implications majeures dans le développement de vaccins et de médicaments.

On sait que P. falciparum envahit les globules rouges humains, mais les détails précis des cibles auxquelles le parasite se lie étaient inconnus jusqu'à présent, a indiqué mercredi l'Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH) dans un communiqué.

Bien que l'on sache que la protéine du paludisme, l'antigène protecteur riche en cystéine (CyRPA), est essentielle pour l'invasion des globules rouges, son rôle précis dans ce processus n'était pas compris.

Une équipe de six institutions, dirigée par des chercheurs du Swiss TPH à Bâle et de l’Institute for Glycomics en Australie, a examiné les propriétés de liaison de CyPRA. Ils ont découvert qu'un sucre appelé acide sialique est un composant-clé de la surface des globules rouges qui est reconnu par le parasite du paludisme et qui est essentiel au processus d'invasion.

"Nous démontrons que P. falciparum CyRPA se lie à une structure glucidique spécifique (glycane) présente à la surface des globules rouges. La protéine CyRPA est très bien adaptée pour se lier à un glycane se terminant par un acide sialique", indique Gerd Pluschke, responsable du groupe d'immunologie moléculaire au Swiss TPH, cité dans le communiqué.


Adapté à l'humain

L'être humain diffère des autres primates parce qu'il ne peut produire qu'un seul type d'acide sialique, appelé Neu5Ac. Cette différence génétique avec les primates proches a longtemps été considérée comme contribuant au ciblage spécifique à l'espèce des parasites du paludisme.

"Dans cette étude, nous montrons que la forme humaine de l'acide sialique, Neu5Ac, est fortement préférée par le parasite du paludisme P. falciparum spécifique à l'humain", explique Michael Jennings, directeur exécutif de l'Institute for Glycomics.

Ces résultats permettent d'espérer la mise au point de nouveaux médicaments antipaludiques dont on a besoin de toute urgence, conclut le Swiss TPH. Avec 249 millions de cas et 608'000 décès en 2022, le paludisme reste une menace sanitaire mondiale. Ces travaux sont publiés dans la revue Cell Reports.

Le 3 avril 2024. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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