Une protéine dans les reins joue un rôle-clé dans l'hypertension (étude)
GENEVE - Des scientifiques de l'Université de Genève (UNIGE) sont parvenus à mieux appréhender le processus qui permet à une protéine nommée paracinguline de jouer un rôle dans le développement de l'hypertension artérielle. Cette découverte pourrait ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques.
Le lien entre la paracinguline et l'hypertension a déjà été établi dans des études antérieures. Mais les mécanismes sous-jacents demeuraient encore mal compris. L'équipe genevoise, emmenée par la professeure associée Sandra Citi, a pu grâce à ses travaux, lever un coin du voile.
La paracinguline se trouve dans les tissus des reins. Il s'agit d'une protéine qui relie des cellules voisines et assure le contrôle des ions et des nutriments à travers les compartiments cellulaires. En faisant des travaux sur des souris, l'équipe genevoise a observé que la perte de paracinguline protège contre l'hypertension.
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La solution dans les reins
"Nos résultats suggèrent donc que la protection contre l'hypertension est liée au fonctionnement des reins, et non à la contraction des vaisseaux sanguins", relève Florian Rouaud, maître assistant au département de biologie moléculaire, cité dans un communiqué de l'UNIGE.
En l'absence de paracinguline, l'angiotensine, cette hormone qui a pour mission d'inciter le corps à retenir l'eau et le sodium, ne remplit plus ses fonctions. Or, une rétention trop élevée augmente le volume sanguin et par ricochet la pression dans les vaisseaux. La neutralisation de la paracinguline empêche donc ce développement.
L'étude genevoise identifie pour la première fois la paracinguline comme un acteur clé dans la signalisation rénale de l'angiotensine, souligne l'UNIGE. La mise au jour de ce mécanisme pourrait à terme permettre d'explorer de nouvelles stratégies thérapeutiques ciblant la protéine.
"Notre découverte ne va pas directement mener au développement d'un médicament", avertit toutefois la professeure Citi. "Nos recherches ont pour objectif de proposer des pistes à l'industrie pharmaceutique". L'hypertension artérielle touche près d'un adulte sur trois dans le monde. Ces résultats sont publiés dans la revue spécialisée American Journal of Physiology, Renal Physiology.
Le 30 avril 2025. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).