Le PLR veut "révolutionner" le système de santé suisse, à la sauce libérale


BERNE - Le PLR, le grand parti de la droite libérale suisse, a diffusé un nouveau papier de position sur la santé et il se veut assez révolutionnaire en tout cas en théorie. Une de ses idées : les patients doivent payer eux-mêmes une plus grande partie de la facture du médecin comme les maladies non mortelles ou graves ainsi que les courts séjours à l'hôpital. Selon un communiqué de ce parti, ni une étatisation du système, ni un plafond artificiel aux dépenses n’apportent une réponse sérieuse à la hausse des coûts. De profondes modifications du système sont nécessaires, basées sur plus de qualité, d’efficience et de responsabilité. Vous pouvez lire l'entier de ce papier sur le site du PLR (plr.ch).

Compte épargne « soins », puis « santé »

La partie qui semble la plus surprenante, certains diront innovantes, est le concept de compte épargne. Comme l'écrit le communiqué du PLR, avec l’arrivée à la retraite de la génération des baby-boomers, les coûts de la santé vont connaitre des hausses importantes. Il convient dès lors de garantir durablement leur financement. Pour ce faire, un changement de système s’impose. De nouveaux instruments, qui encouragent un comportement véritablement solidaire et soulagent les jeunes générations, doivent être étudiés. A moyen terme, un compte épargne « santé » doit être mis en place sur le modèle du troisième pilier. Il doit être facultatif, mais accompagné d’avantages fiscaux, et héritable. Il constituerait une alternative au système actuel très redistributif.

Franchise plus élevée

Le PLR veut aussi augmenter la valeur de la franchise dans le système actuel d'assurance maladie. Des travaux à ce sujet sont déjà en cours au Parlement. Toutefois, le PLR propose que le montant de la franchise puisse désormais être assuré avec une assurance complémentaire, actuellement ce n'est pas possible.

Analyse

A un an des élections fédérales (novembre 2019), cette vision libérale plaira probablement à la classe moyenne supérieure et aux personnes aisées, son électorat. Il aura probablement plus de peine à passer pour la classe moyenne et les ouvriers, surtout que proportionnellement les personnes à faible revenu payent déjà plus que les personnes plus aisées. Par exemple une personne qui gagne 6000 francs par mois paye le même prix pour la prime qu'une personne qui en gagne 20'000. L'avenir dira si cette idée infusera, comme on dit de nos jours en politique, dans la population suisse ou sera vite écartée pour ne pas nuire au grand parti libéral-progressiste suisse. Il serait aussi intéressant d'avoir l'avis des médecins et pharmaciens, pour le moment la news ATS en allemand qui a mentionné ce papier de position n'en a pas parlé.

Le 8 novembre 2018. Par Xavier Gruffat (attention l'analyse représente seulement l'opinion de XG qui est journaliste - non diplômé - et pharmacien - diplômé, et pas forcément de la société Pharmapro Sàrl ou de ses partenaires). Sources : communiqué de presse du PLR, agence de presse ATS.

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