Coronavirus - France - Pass sanitaire généralisé et vaccin obligatoire pour les soignants


PARIS - Emmanuel Macron a annoncé lundi un train de mesures pour inciter fortement les Français à se vacciner. Notamment la généralisation du pass sanitaire et une obligation de vaccination pour les soignants, afin d'essayer d'enrayer la progression du variant Delta.

"Nous devons aller vers la vaccination de tous les Français", a déclaré le président dans une allocution détaillant les mesures décidées pour atténuer les effets de la 4e vague du Covid. Il a résumé l'idée générale ainsi: "Faire porter les restrictions sur les non-vaccinés plutôt que sur tous", avant d'annoncer la généralisation du pass sanitaire, un dispositif qui permet de vérifier qu'une personne est vaccinée ou non contaminée.

"Le pass sanitaire s'appliquera dans les cafés, les restaurants, les centres commerciaux, ainsi que dans les hôpitaux, les maisons de retraite, établissements médico-sociaux, mais aussi dans les avions, trains et cars pour les longs trajets, là encore, seuls les vaccinés et les personnes testées négatives pourront accéder à ces lieux", a déclaré M. Macron. Et d'ajouter qu'il serait aussi imposé dans une dizaine de jours pour les lieux de loisirs et culture comme les cinémas par exemple.

Les Français commençaient depuis quelques jours à profiter du déconfinement complet et ont recommencé à fréquenter bars, restaurants, musées, qui avaient été longuement fermés pendant les premières vagues de la pandémie. Tout un pan de la vie économique et sociale du pays est en train de repartir. Emmanuel Macron a d'ailleurs déclaré que la croissance était attendue à 6% en 2021.

Vaccin obligatoire pour les soignants

L'autre annonce principale du président a été d'imposer la vaccination obligatoire "pour les personnels soignants et non soignants des hôpitaux, des cliniques, des maisons de retraite des établissements pour personnes en situation de handicap pour tous les professionnels ou bénévoles qui travaillent au contact des personnes âgées ou fragiles, y compris à domicile". Ces personnes auront jusqu'au 15 septembre pour s'y plier, et s'exposeront à des sanctions ensuite si elles ne l'ont pas fait.

Les personnels soignants qui ne seront pas vaccinés au 15 septembre ne pourront plus travailler et ne seront plus payés, a annoncé dans la foulée le ministre de la Santé Olivier Véran. Les employeurs "seront habilités à effectuer des contrôles comme ça existe déjà dans le droit commun pour d'autres maladies, notamment l'hépatite B", a détaillé le ministre. Et de parler "d'un public d'environ 1,5 million de personnes".

La France prend ces mesures pour tenter d'enrayer la rapide propagation du variant Delta. "Chez nous, en France, la situation est pour le moment, maîtrisé, si nous n'agissons pas dès aujourd'hui le nombre de cas va continuer de monter fortement et entraînera inévitablement des hospitalisations en hausse dès le mois d'août", a mis en garde le chef de l'Etat qui a présidé lundi matin un conseil de Défense sanitaire, sur le sujet.

17'000 rendez-vous par minute

En nette baisse depuis des semaines, le nombre de contaminations par jour est récemment reparti à la hausse, à plus de 4200 dimanche. Il pourrait monter "au-dessus de 20'000 début août si nous n'agissons pas", a mis en garde dimanche le ministre de la Santé Olivier Véran.

Le gouvernement va aussi taper au portefeuille pour inciter les Français à se vacciner en commençant à faire payer à l'automne les tests PCR "de confort", sauf prescription médicale, alors qu'ils sont actuellement gratuits.

Ces annonces ont entraîné un pic de prise de rendez-vous pour obtenir un rendez-vous et se faire vacciner. "17'000 rendez-vous pris toutes les minutes en ce moment sur Doctolib #Macron20h #VaccinationCovid", a tweeté la plateforme internet Doctolib utilisée pour obtenir ces rendez-vous.

Campagne de rappel

Emmanuel Macron a également annoncé qu'une campagne de rappel vaccinal allait cibler les personnes qui ont été vaccinées en janvier et février, instituant une troisième injection. "Dès la rentrée, une campagne de rappel (de vaccination) sera mise en place pour vous permettre de bénéficier d'une nouvelle injection".

A moins d'un an de la présidentielle, Emmanuel Macron a tenu aussi à se projeter au-delà de la crise sanitaire qui a mobilisé pratiquement toute l'action publique depuis plus d'un an.

En plus d'annonces d'aides pour les jeunes, il a ainsi remis sur les rails l'entrée en vigueur en octobre de l'assurance-chômage, et annoncé le chantier de la controversée réforme des retraites qui "sera engagée dès que les conditions sanitaires seront réunies".

Par ailleurs, le président français a aussi décrété l'état d'urgence sanitaire à partir de mardi en Martinique et à La Réunion. Et un couvre-feu y sera instauré en raison de la circulation accrue du coronavirus.

Le 12 juillet 2021. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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