Coronavirus - Les patients cancéreux répondent bien à la vaccination


GENEVE - Les personnes atteintes d'un cancer répondent bien aux vaccins à ARN messager (ARNm), selon une étude de chercheurs genevois et américains. Avec toutefois une exception notable: les patients traités contre les leucémies ou les lymphomes.

Les personnes cancéreuses et en traitement constituent un groupe à risque de développer la maladie Covid-19 avec une gravité, des complications et une mortalité plus élevées que la population générale, ont indiqué vendredi les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) dans un communiqué.

Cependant, aucune étude n’avait encore clairement investigué leur réponse à la vaccination. L'équipe de Nicolas Mach, oncologue aux HUG, avec des confrères américains, a constitué une cohorte de 131 patients atteints de cancer et basés entre les États-Unis et Genève.

Les chercheurs ont évalué la réponse immunitaire sous forme d’anticorps contre la protéine Spike du SARS-CoV-2, cible des vaccins, après la première puis la deuxième dose de vaccins à ARNm des sociétés Pfizer et Moderna.

Résultats rassurants

Les données, récoltées entre janvier et avril dernier, indiquent que la grande majorité - soit 94 % des patients - développe des anticorps contre Spike cinquante jours après la deuxième dose de vaccin. "Des résultats à peine inférieurs à ceux de la population générale qui sont très rassurants", note Nicolas Mach, cité dans le communiqué.

Les réponses immunitaires mesurées après la première dose sont néanmoins particulièrement faibles, laissant penser que ces patients mettent plus de temps pour activer leur système immunitaire.

Par ailleurs, la réponse immunitaire des patients atteints de cancers du sang, des ganglions et de la moelle osseuse, est significativement plus faible que chez les personnes atteintes d’autres cancers. De plus, les patients sous un certain type de traitement immunosuppresseur dans les six mois avant la vaccination n’ont pas développé d’anticorps.

Autres mécanismes

Parmi les patients genevois n’ayant pas développé d’anticorps, un seul a présenté une infection à SARS-COV-2 symptomatique à ce jour. La protection contre l’infection, malgré l’absence d’anticorps, reflète très probablement la capacité des vaccins à ARNm à stimuler d’autres mécanismes de défense immunitaires, en particulier les lymphocytes T, selon les auteurs.

L’analyse des lymphocytes T de ces patients est actuellement en cours et les résultats feront l’objet d’une autre publication. Enfin, chez les patients cancéreux, la tolérance aux vaccins à ARNm équivaut à celle de la population générale, comme l'a montré un programme de suivi des effets secondaires basé sur une application web.

Identifier les sous-populations à risque est primordial pour imaginer une stratégie de protection alternative pour ces personnes, soulignent encore les auteurs, qui appellent de leurs voeux des études de plus grande ampleur. Ces travaux sont publiés dans la revue Cancer Cell.

Le 25 juin 2021. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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