M. Prix recommande d'accélérer le transfert vers l'ambulatoire
BERNE - Le système de santé suisse devrait accélérer le transfert des soins stationnaires vers l'ambulatoire, estime M. Prix. La Suisse accuse en effet un retard en comparaison internationale. Des efforts permettraient de freiner la hausse des coûts hospitaliers.
Le transfert vers l'ambulatoire s'est déjà accéléré depuis 2019, relève la dernière étude menée par le Surveillant des prix publiée jeudi. Entre 2015 et 2023, les coûts de la santé en Suisse ont augmenté de 28%, pour atteindre 94 milliards de francs. L'ambulatoire a augmenté de 46%, alors que le stationnaire s'est accru de 13%.
Mais comparé à d'autres pays, la Suisse reste en retard. En 2023, la part des prestations ambulatoires dans l'ensemble des dépenses hospitalières par personne en Suisse n'était que de 22%, contre 58% aux Pays-Bas ou 52% au Danemark.
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Surcapacité et rémunération
La Surveillance des prix y voit plusieurs facteurs structurels et financiers. Le fait que la compétence en matière de planification hospitalière soit cantonale complique la planification coordonnée des soins et favorise les surcapacités hospitalières.
Avec 4,4 lits d’hôpitaux pour 1000 habitants et une durée moyenne de séjour de 8,4 jours, la Suisse dispose de capacités supérieures à la moyenne. Un point qui freine le transfert vers l'ambulatoire.
A cela s'ajoutent les incitations inopportunes inhérentes au système de remboursement. Les traitements stationnaires sont remboursés sur la base de forfaits par cas, et sont souvent plus lucratifs que les prestations ambulatoires.
En outre, jusqu'à fin 2027, les cantons prennent encore en charge environ 55% des coûts stationnaires, mais pas les coûts ambulatoires. Les assurés et les hôpitaux sont donc peu incités à développer le volet ambulatoire.
Planification nationale
M. Prix formule plusieurs recommandations. Il faudrait élargir la liste des interventions chirurgicales en ambulatoire et adapter les hôpitaux dans ce sens. Il préconie aussi de remplacer la planification hospitalière actuelle, qui s'arrête aux frontières cantonales, et de planifier les soins à l'échelle nationale.
Une surveillance systématique de l'évolution des coûts et des quantités de prestations devrait être mise en place. M. Prix conseille aussi de mettre rapidement en oeuvre une norme d’efficience nationale concernant la rémunération des prestations stationnaires des hôpitaux.
Le passage à l'ambulatoire ne garantit pas à lui seul une réduction des coûts, tempère le rapport. Dans les pays où le taux d’"ambulantisation" est élevé, les dépenses hospitalières ont continué d’augmenter. Mais selon l'étude, le changement doit être accompagné d'une maîtrise de l'évolution quantitative des prestations thérapeutiques et d'une adaptation des structures de soins.
Le 27 novembre 2025. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).
