Suisse - La détresse psychologique a augmenté, spécialement chez les jeunes
BERNE - La détresse psychologique a augmenté en 2022, spécialement chez les jeunes. Mais la population suisse va globalement bien, avec plus de 80% des habitants du pays qui s'estiment en bonne santé et heureux, selon la plus grande étude sur la santé réalisée en Suisse par la Condéfération.
Les personnes souffrant de détresse psychologique sont globalement plus nombreuses qu'en 2017, passant de 15 à 18%, révèle l'"Enquête suisse sur la santé 2022" publiée vendredi par l'Office fédéral de la statistique (OFS). Ce phénomène est plus marqué chez les jeunes de 15 à 24 ans (22%), spécialement auprès des jeunes femmes dont 29% indiquent souffrir de détresse psychologique.
Le sondage a été réalisé entre janvier et septembre 2022 auprès de 21'930 personnes de plus de 15 ans. Alors que les mesures sanitaires liées au covid étaient encore en place au début 2022, "la situation s'est détendue au cours de l'année et nous pouvons donc parler du premier relevé à la fin et après la pandémie", a indiqué le directeur de l'OFS, Georges-Simon Ulrich, lors de la conférence de presse.
Cependant, l'étude 2022 ne permet pas de mesurer directement en quoi la pandémie a eu une influence sur la santé de la population, a déclaré devant la presse le responsable du domaine "Enquêtes en sciences sociales" à l'OFS, Marco Storni. Il est - et sera certainement aussi à l'avenir - difficile de déterminer les tendances qui sont à mettre sur le compte du covid, a renchéri la directrice de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), Anne Lévy.
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Un quart de la population fume
Parmi les autres tendances, l'OFS indique que la part des fumeurs a continué à baisser pour atteindre 24% en 2022, contre 27% dans la phase où le nombre de fumeurs a stagné entre 2007 et 2017. La part de fumeurs est nettement plus élevée chez les personnes sans formation tertiaire. Plus d'hommes que de femmes fument, même si l'écart tend à se réduire. Quelque 26% des jeunes entre 15 et 24 ans fument.
"Cette tendance ne doit cependant pas occulter le fait que les adolescents et jeunes adultes en particulier se tournent de plus en plus vers des produits alternatifs" au tabac, a souligné M. Storni. Chez les 15 à 24 ans, 6% des femmes déclaraient utiliser des cigarettes électroniques en 2022 et 11% des hommes du tabac à sucer (snus).
L'Association suisse pour la prévention du tabagisme, elle, estime que la proportion de fumeurs en Suisse "se maintient depuis des années à un niveau élevé". Selon elle, la politique de santé publique en matière de tabac a "échoué" en raison des "blocages parlementaires émanant du lobby pro-tabac".
Consommation d'alcool et de viande
Les données récoltées révèlent également que la consommation d'alcool a été divisée par deux depuis 1992. En 2022, 65% des hommes et 46% des femmes disaient boire de l'alcool au moins une fois par semaine. Selon l'étude, les habitudes de consommation ont changé: les gens boivent moins, mais de plus grandes quantités en une seule occasion.
Parmi les autres constats, 71% de la population déclarent faire attention à certains aspects de leur alimentation. Si la part des personnes mangeant de la viande quotidiennement a été divisée par deux depuis 1992 (de 25 à 12%), près de la moitié de la population en consomme trois fois par semaine. 6% des sondés n'en mangent pas, soit trois fois plus qu'en 1992.
Enfin, plus d'un tiers des sondés indique souffrir d'un problème de santé de longue durée, ce taux passant à 50% chez les 65 ans et plus. Enfin, sur les 43% de la population qui souffraient de problèmes de poids en 2022, 31% étaient en surpoids et 12% obèses. Après une sensible augmentation entre 1992 et 2012, la population en surpoids et obèse s'est stabilisée.
Réalisée tous les cinq ans, ces sondages comparatifs permettent d'analyser l’état de santé et les comportements de la population ainsi que l'utilisation des services de santé.
Le 3 novembre 2023. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).
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