La plupart des médecins prescrivent des placebos
 LONDRES - La quasi-totalité des médecins généralistes britanniques (97%) reconnaissent avoir prescrit un placebo à un patient, selon une étude publiée jeudi par des universitaires. Plus des trois quarts admettent recourir à ce type de médicament au moins une fois par semaine.
LONDRES - La quasi-totalité des médecins généralistes britanniques (97%) reconnaissent avoir prescrit un placebo à un patient, selon une étude publiée jeudi par des universitaires. Plus des trois quarts admettent recourir à ce type de médicament au moins une fois par semaine.
97% des médecins disent avoir prescrit des "placebos impurs". Il s'agit de traitements ou d'examens sans effet connu sur la maladie en cause, comme le recours à des antibiotiques pour lutter contre des virus alors que les antibiotiques n'agissent que sur les bactéries.
Pour soigner leurs patients, environ 12% des docteurs reconnaissent aussi avoir utilisé des "placebos purs", qui ne contiennent pas de molécules pharmaceutiques, tels les suppléments de sucre ou les solutions salines, selon l'enquête de chercheurs des universités d'Oxford et de Southampton.
Les docteurs pensent que les placebos "peuvent aider les patients" en provoquant "les effets d'un traitement psychologique", explique Jeremy Howick, l'un des auteurs de l'enquête. Celle-ci a été réalisée après de 783 médecins.
"L'effet du placebo sert à libérer des analgésiques naturels dans le système nerveux", complète son collègue George Lewith. Il juge "irrationnel le stigmate lié au placebo" et appelle à développer la recherche sur des "placebos éthiques et économiques".
Pour l'autorité de régulation des médecins britanniques, le recours au placebo est seulement éthique dans le cas de tests cliniques : le placebo permet alors de comparer les effets d'un traitement entre un patient qui le suit et un autre qui ne le prend pas.
"Prescrire un placebo implique de tromper le patient, car pour maximiser son effet, un patient a besoin de croire que le faux traitement est réel", a estimé jeudi l'Association médicale britannique.
ATS, 21 mars 2013
