Les résistances aux antibiotiques restent inquiétantes
BERNE - Les ventes d'antibiotiques utilisés en médecine vétérinaire ont diminué de 5% en 2011 par rapport à l'année précédente. Si cette évolution paraît rassurante, les cas de résistances augmentent pour certains domaines, une tendance inquiétante puisqu'elle touche étroitement à la santé humaine.
La baisse d'antibiotiques vendus l'an dernier n'est pas nouvelle. Elle atteint au total 14% par rapport à 2010, a indiqué lundi l'Office vétérinaire fédéral (OVF) dans un communiqué. Si les résistances sont restées globalement plus ou moins stables, deux cas de figure ressortent du programme de surveillance de l'OVF.
On remarque une augmentation des résistances aux antibiotiques chez les poulets atteints de campylobacter. Ce constat est préoccupant car les médicaments utilisés, les Fluoroquinolones, appartiennent à une famille de produits utilisés tant en médecine vétérinaire qu'en médecine humaine, écrit l'OVF.
En outre, le programme a examiné pour la première fois la détection sélective de germes dits "entérobactéries productrices de BLSE" chez les poulets, les porcs et les bovins. Ces E.coli résistants ont été décelés chez 32,6% des volailles, 7,4% des porcs et 8,6% des bovins. Une étude est en cours pour savoir quel impact cela peut avoir sur la santé humaine.
La propagation de germes multirésistants et les entérobactéries productrices de BLSE, que seuls quelques antibiotiques peuvent encore combattre, inquiète au niveau mondial car leur présence s'accroît également chez l'humain. Or les Fluoroquinolones et les Céphalosporines sont des groupes de substances dites de 'réserve' qu'on utilise seulement en deuxième recours pour traiter des cas de résistance.
ATS, 10 septembre 2012
