Lucentis ou Avastin, les discussions vont continuer en France
PARIS - Le ministère de la Santé français a annoncé mardi avoir engagé des discussions avec des responsables de Novartis pour tenter de trouver la meilleure solution possible concernant le traitement des patients atteints de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA).
Le Lucentis de Novartis est actuellement le seul produit autorisé en France pour le traitement de la DMLA, mais son coût élevé (800 euros par injection mensuelle - 960 francs) avait conduit des praticiens hospitaliers à prescrire l'anticancéreux Avastin du concurrent Roche (de 30 à 50 euros par injection).
Mi-juillet, la Direction générale de la Santé avait diffusé une circulaire interdisant l'usage de l'Avastin en injection intraoculaire, suscitant l'émoi de certains spécialistes.
Dans un communiqué, le ministère de la Santé précise avoir eu une "discussion approfondie" lundi avec les responsables de Novartis sur les "conséquences à tirer" des résultats de deux études, qui ont conclu à l'efficacité identique des deux médicaments.
"Les discussions doivent se poursuivre afin de garantir que les patients souffrant de dégénérescence maculaire liée à l'âge soient assurés d'être soignés dans les meilleures conditions de sécurité et de prix", ajoute le ministère, sans autre précision. Novartis s'est également refusé à tout commentaire.
L'Avastin est déjà prescrit aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens, mais fin juillet, la ministre de la Santé française Marisol Touraine s'était montré très prudente, soulignant que le laboratoire Roche avait lui-même fait état "d'effets secondaires qui le préoccupait" dans l'utilisation de son produit pour les yeux.
L'Avastin et le Lucentis sont issues de molécules très similaires développées dans les années 2000 par la firme américaine de biotechnologie Genentech, avant d'être cédées à Roche et à Novartis. Genentech est aujourd'hui une filiale de Roche.
ATS, 7 août 2012