Pilules : l'agence européenne reste favorable aux 3e/4e génération


PARIS - L'agence européenne du médicament (EMA) s'est déclarée vendredi favorable aux pilules de 3e et 4e générations. Selon elle, les bénéfices restent supérieurs aux risques, malgré un taux plus élevé d'accidents par thromboses veineuses.

La France avait décidé, en début d'année, de restreindre fortement l'usage de ce type de contraceptifs oraux combinés (COC) en raison des risques accrus d'accidents par formation de caillots sanguins. Elle avait saisi l'EMA, demandant une révision des recommandations européennes sur ces produits.

La commission spécialisée de l'EMA, qui s'est penchée sur la question, a jugé dans un avis que globalement "les bénéfices de tous les contraceptifs oraux combinés (COC) continuent d'être supérieurs aux risques". Ce Comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac) a choisi de ne pas faire de distinction claire entre pilules de 1ère/2e génération et de 3e/4e génération.

Risques individuels

"Il n'y a aucune raison pour qu'une femme qui prend un COC sans problème arrête sur la base de cette évaluation", a souligné l'EMA dans son avis. Mais "il est important que les femmes soient informées des risques, signes et symptômes des thromboses veineuses et que les médecins prennent en considération les facteurs de risques individuels au moment de la prescription d'un contraceptif".

Ce risque est accru pour les fumeuses, les femmes en surpoids ainsi que pour celles qui ont des migraines, avec des antécédents familiaux d'accident veineux ou encore qui viennent d'accoucher, rappelle l'EMA.

Le Prac admet toutefois que les risques de thromboses veineuses "diffèrent" entre les types de pilules. Ils sont presque deux fois plus élevés pour les pilules de 3e/4e génération que pour celles de 1ère/2e.

On estime que 9 à 12 femmes sur 10'000 auront un accident thromboembolique veineux sous pilule de 3e/4e génération contre 5 à 7 femmes sous pilule de 1ère/2e génération, selon l'EMA. Tandis que pour celles qui ne prennent pas la pilule et qui ne sont pas enceintes, ce risque est de 2 sur 10'000.

"Mise à jour"

L'agence européenne propose principalement une "mise à jour" des informations sur les pilules contraceptives, notamment dans les notices des boîtes. Cela pourrait "aider les femmes à prendre des décisions en connaissance de cause pour le choix d'une contraception avec les professionnels de santé".

A la suite de la plainte d'une Française victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) imputé à une pilule de 3e génération, les autorités sanitaires du pays avaient décidé de durcir les conditions de prescription pour les pilules de 3e/4e génération, faisant de ces contraceptifs des produits de "seconde intention".

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ATS, 11 octobre 2013

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