Près de 40 ans de VIH et de SIDA, nouvelle guérison probable


PARIS - Pour la deuxième fois dans le monde, un patient séropositif est exempt de virus et probablement guéri après une greffe de cellules souches. Ce patient atteint du SIDA, dit “patient de Londres”, souffrait d’un lymphome de Hodgkin et a reçu en 2016 une transplantation de moelle osseuse d’un donneur avec une mutation CCR5 (une protéine qui se trouve à la superficie des cellules immunitaires). Le “patient de Londres” a aussi reçu des médicaments immunosuppresseurs. En septembre 2017 il a arrêté de prendre ses médicaments contre le SIDA pour devenir la 2ème personne (après Timothy Ray Brown, dit “patient de Berlin”) à devenir séronégatif pendant plus d’une année après l’interruption du traitement. 

Le SIDA est une maladie à part entière de la médecine depuis près de 40 ans. Un aperçu du développement et des thérapies :

- La pandémie humaine de sida aurait débuté à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), dans les années 1920, avant de se propager dans le monde en pleine mutation, ont déterminé une équipe internationale de chercheurs en octobre 2014. Les scientifiques suggèrent que l’ancêtre commun du VIH est “très probablement” apparu à Kinshasa vers les années 1920. Toutefois, le VIH a été identifié pour la première fois seulement en 1981.

- Le SIDA est apparu au monde le 5 juin 1981. Ce jour-là, le Centre de contrôle des maladies (CDC) d’Atlanta fait état, chez cinq jeunes homosexuels de Californie, d’une pneumonie rare qui ne frappait jusqu’alors que des sujets fortement immunodéprimés. Ces 5 jeunes vont mourir de pneumonie.

- Un mois plus tard, un cancer de la peau très rare est diagnostiqué chez 26 homosexuels américains. On parle alors de “cancer gay”. La maladie sera baptisée l’année suivante du nom de syndrome de l’immunodéficience acquise ou SIDA.

Néanmoins, une étude publiée en octobre 2016 dans la revue scientifique de référence ature par des chercheurs de l’Université d’Arizona remet en question ces premiers cas dans les années 1980 aux Etats-Unis. Selon eux et grâce à des analyses génétiques, le premier cas de SIDA serait probablement apparu déjà en 1971 à New York. Sur la côte ouest, notamment à San Francisco, des cas de SIDA seraient déjà apparus en 1976.

- En 1983 une équipe française isolera le virus, transmis par le sang, les sécrétions vaginales, le lait maternel ou le sperme, qui attaque le système immunitaire et l’expose aux “infections opportunistes” comme la tuberculose ou la pneumonie.

-Le 2 octobre 1985 : l’acteur américain Rock Hudson meurt du SIDA. D’autres stars suivront, comme le chanteur Freddy Mercury (1991) ou le danseur russe Rudolf Noureev (1993).

- En 1986 : mise au point du premier médicament, l’azidovudine (AZT), un antirétroviral qui ralentit la progression du virus mais ne l’élimine pas. Celui-ci est officiellement appelé virus de l’immuno-déficience humaine (VIH). En décembre, 4’500 cas sont recensés en Europe, soit une augmentation de 124 % en un an.

- En 1996, l’arrivée des trithérapies change la donne: de maladie forcément mortelle, le sida devenait maladie chronique. Les Nations unies mettent en place le Programme conjoint sur le SIDA (Onusida). L’épidémie s’étend rapidement en Afrique et s’aggrave en Europe orientale, en Inde et en Chine.

- En 2002 : création du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, avec le soutien de Bill Gates (co-fondateur de Microsoft).

- En 2003 : lancement par le président George W. Bush d’un programme sur 5 ans de 15 milliards de dollars, le Pepfar.

- En 2006 : des études établissent que la circoncision d’hommes non infectés par le virus divise au moins par deux les risques qu’ils soient contaminés par le VIH. Mais elle ne protège pas les femmes. Début des campagnes de circoncision en Afrique.

- En 2009 : depuis l’apparition de la maladie, quelque 25 millions de personnes sont mortes du SIDA et 60 millions ont été contaminées. Depuis huit ans, le nombre d’infections a baissé de 17% (Onusida).

- En 2010 : une étude montre qu’un gel vaginal microbicide contenant un antirétroviral peut, bien utilisé, réduire de moitié le risque d’infection au VIH chez les femmes.

- En 2011 : un essai clinique établit que traiter au plus tôt des personnes séropositives avec des antirétroviraux réduit quasi totalement le risque de transmission du virus à des partenaires séronégatifs.

- En 2019 : pour la deuxième fois dans le monde (lire début de l'article également), un patient séropositif est exempt de virus après une greffe de cellules souches. Le seul cas reconnu à ce jour pour un patient atteint du SIDA est celui du citoyen américain Timothy Brown, qui a reçu un diagnostic de sida à Berlin dans les années 1990.

Le 5 mars 2019. Par Xavier Gruffat (adaptation). Sources : ATS, Creapharma.ch, The New York Times. Adapté de l'allemand (Keystone-ATS). Remarque : Pharmapro Sàrl est client de Keystone-ATS en allemand.

Offres PUSH

Pharmacien/ne, Fully (VS)

Les dernières news

Inscrivez-vous à notre newsletter gratuite du vendredi