Près des trois quarts des fumeurs suisses aimeraient arrêter
LAUSANNE - Près des trois quarts des fumeurs suisses aimeraient arrêter mais seulement 20% s'y préparent. Et la motivation diminue avec l'âge, selon une étude lausannoise.
Les données récentes indiquent une légère baisse de la proportion de fumeurs en Suisse mais jusqu'ici, on savait peu de choses sur leur intention d'arrêter ou la difficulté d'une telle entreprise. Des chercheurs de l'Institut universitaire de médecine sociale et préventive et du CHUV, associés à des confrères de l'Université de Lisbonne, ont sondé 1265 fumeurs, 607 hommes et 658 femmes.
L'analyse de cet échantillon a montré que les hommes fument plus et sont plus dépendants à la nicotine que les femmes. Ils fument aussi plus fréquemment d'autres produits du tabac que la cigarette, écrivent les scientifiques dans la revue "BMC Public Health".
Aucune différence entre les sexes n'a par contre été constatée quand aux tentatives d'arrêter, ni pour ce qui est de la première clope du matin : dans les 5 minutes après le réveil pour 19% des sondés, dans les 30 minutes pour 51%.
Entreprise difficile
Environ 90% des femmes et 85% des hommes ont jugé "difficile" à "très difficile" d'arrêter de fumer. Il n'empêche, 73% des premières et 71% des seconds aimeraient y parvenir.
Mais moins de 20% s'y préparent et 40% sont dans une phase dite de "pré-contemplation", terme d'addictologie indiquant que la personne nécessite encore d'augmenter sa conscience du problème avant d'envisager un changement. Alors qu'elle croît avec la dépendance à la nicotine, le nombre de tentatives préalables et chez les fumeurs d'autres produits du tabac, l'intention d'arrêter diminue avec l'âge, chez les plus de 65 ans notamment.
L'étude a également montré que l'activité physique est associée à une plus forte motivation pour renoncer à la fumée, tout comme un historique de maladies respiratoires.
Réalisée sur la base des données de la vaste étude CoLaus lancée en 2003 et portant sur plus de 6000 Lausannois suivis à long terme, cette recherche pourra faire l'objet d'une suite. Les chercheurs espèrent ainsi identifier les facteurs associés à la réussite de l'abandon du tabagisme.
Source : ATS 06.05.2011
