Prix des médicaments : une commission du National défend l'industrie pharmaceutique
 BERNE - Sensible à l'appel de la pharma, une commission du National veut revenir sur les nouvelles règles destinées à faire baisser le prix des médicaments. A l'issue d'un débat qu'elle qualifie elle-même d'extrêmement houleux, elle a décidé par 13 voix contre 7 de déposer une motion en ce sens.
BERNE - Sensible à l'appel de la pharma, une commission du National veut revenir sur les nouvelles règles destinées à faire baisser le prix des médicaments. A l'issue d'un débat qu'elle qualifie elle-même d'extrêmement houleux, elle a décidé par 13 voix contre 7 de déposer une motion en ce sens.
Le texte réclame une collaboration plus étroite entre le Conseil fédéral et l'industrie pharmaceutique, a indiqué vendredi la commission de la santé publique. Il charge le gouvernement de trouver, de concert avec les assureurs et les fabricants de médicaments, une "solution consensuelle concernant l'examen du caractère économique des médicaments".
Le PS a immédiatement réagi en dénonçant une nouvelle tentative d'instrumentalisation des autorités politiques par le lobby de l'industrie pharmaceutique. De toute manière hostile aux baisses de prix automatiques imposées, la branche avait déjà menacé fin mars de saisir la justice contre la réforme annoncée peu avant par le Conseil fédéral.
Le gouvernement a revu pour le 1er mai les modalités de la comparaison des tarifs des médicaments helvétiques avec ceux pratiqués hors des frontières. La comparaison systématique avec des produits équivalents à l'étranger a été abandonnée. Elle ne se fera que si le médicament suisse n'est pas disponible dans le pays de comparaison, ce qui n'est toutefois pas courant.
Franc fort pris en compte
Pour compenser le renchérissement du franc suisse, les fabricants de médicaments ont en revanche obtenu que que la marge de 3% tolérée dans la comparaison avec l'étranger lors du réexamen des prix soit augmentée à 5%. Si l'euro devait remonter, la marge pourrait redescendre à 3%, avait précisé le ministre de la santé Alain Berset.
Les nouvelles règles devraient permettre d'économiser 240 millions de francs par an.
ATS, 27 avril 2012
