Sida : appel à généraliser la taxe sur les billets d'avion
 GENEVE - Face aux besoins de financement en hausse pour lutter contre le sida, Unitaid a préconisé mardi à Genève de prendre des mesures concrètes. L'organisation demande en particulier que davantage d'Etats adoptent une taxe sur les billets d'avion.
GENEVE - Face aux besoins de financement en hausse pour lutter contre le sida, Unitaid a préconisé mardi à Genève de prendre des mesures concrètes. L'organisation demande en particulier que davantage d'Etats adoptent une taxe sur les billets d'avion.
A l'occasion de la 6e conférence francophone internationale sur le sida à laquelle 1200 experts participent à Genève jusqu'à mercredi, Unitaid invite la communauté internationale à prendre trois mesures concrètes.
Il faut accroître les ressources de la lutte contre le vih grâce à des sources novatrices de financement. Unitaid a mobilisé 1,3 milliard de dollars, deux tiers de ses revenus en cinq ans, par une taxe sur les billets d'avions appliquée dans quelques pays.
Unitaid demande aux gouvernements de suivre cet exemple et d'envisager aussi d'instituer une taxe sur les transactions financières. Les pays qui appliquent la taxe sur les billets d'avion comprennent le Chili, la Côte d'Ivoire, la France, la Jordanie, Madagascar, Maurice, le Niger, la Corée du Sud et la République démocratique du Congo (RDC).
Accords de libre-échange
L'organisation recommande également de veiller à ce que les accords de libre-échange, comme celui en cours de négociation entre l'Inde et l'Union européenne, ne comportent pas des clauses qui renforcent la protection des brevets au-delà des accords de l'OMC (ADPIC). L'Inde a fourni aux pays en développement environ 80% des médicaments contre le sida au cours des dix dernières années.
Il faut que cette aide continue pour pouvoir assurer l'extension de traitements abordables et de qualité, affirme Unitaid. D'autres pays doivent utiliser à plein les flexibilités prévues au titre des ADPIC pour fournir à leurs populations des médicaments efficaces.
Enfin, Unitaid recommande d'optimiser et simplifier les traitements. L'agence veut inciter les fabricants à mettre au point les meilleures formulations possible pour les médicaments antirétroviraux, puis à les produire à l'échelle voulue et à des prix abordables.
Un financement garanti, sur le long terme, donne aux acheteurs le pouvoir de négocier sur les prix, mais aussi sur la qualité et la formulation des produits. Unitaid a été lancé en septembre 2006, à l'initiative de la France, du Brésil, de la Norvège, du Royaume-Uni et du Chili, et regroupe désormais 29 pays, la majorité africains. Son budget pour 2012 est de 290 millions de dollars.
ATS, 27 mars 2012
