Taux de vaccination contre la grippe légèrement plus élevé dans les provinces canadiennes qui autorisent la vaccination par le pharmacien


TORONTO – Les personnes résidant dans des provinces canadiennes avec une politique permettant aux pharmaciens de vacciner les patients contre la grippe présentent un taux de vaccination supérieur en comparaison avec les autres provinces, selon une nouvelle étude publiée dans le CMAJ (Canadian Medical Association Journal).

"Les personnes vivant dans une province avec une politique autorisant l’administration par le pharmacien de vaccins contre la grippe financés par des fonds publiques présentaient une probabilité supérieure de rapporter une ordonnance du vaccin contre la grippe saisonnière dans l'année avant la participation à l’étude en comparaison avec celles vivant dans une province où la vaccination par le pharmacien était impossible," relève dans un communiqué de presse le Dr. Jeffery Kwong qui a participé à l’étude. Ce travail de recherche a été réalisé notamment par le Public Health Ontario et l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES).

Grande étude

Les chercheurs ont analysé les données de 481'526 personnes âgées de 12 ans et plus entre 2007 et 2014 provenant de la banque de données Canadian Community Health Survey. Pendant cette période de 7 ans, la prise de vaccin a diminué, mais dans les provinces qui autorisaient la vaccination par le pharmacien, la proportion de personnes vaccinées était légèrement plus élevée (30,4%) en comparaison à celles qui n’autorisaient pas (28,2%).

Qui se fait vacciner au Canada ?

Les personnes avaient plus de chance d’être vaccinées contre la grippe si elles étaient âgées de plus de 50 ans, de sexe féminin, vivaient en ville, avaient un niveau élevé d’éducation (dans la définition américaine du terme, signifie a étudié à l’université par exemple), avaient des revenus élevés, avaient une maladie chronique, parmi d’autres facteurs. Les immigrants, les personnes en excellente santé et les fumeurs (quotidiens) présentaient une probabilité inférieure à se faire vacciner contre la grippe.

80% des Canadiens consultent un pharmacien

"Alors que les résultats de notre étude suggèrent un petit impact associé à la vaccination par le pharmacien, au moins pendant les premières années de la mise en œuvre, il pourrait y avoir d’autres avantages. Parce que 80% des Canadiens consultent un pharmacien, ceux qui recherchent des services n’ayant pas à voir avec la vaccination de la part du pharmacien pourraient aussi recevoir un rappel pour la vaccination annuelle contre la grippe," écrivent les auteurs. Autrement dit et si on interprète bien leur idée, un client qui achète par exemple du paracétamol en pharmacie pour de la fièvre pourrait se voir conseiller par l’équipe de la pharmacie de songer à se faire vacciner par exemple en octobre ou novembre avant le début de l’épidémie dans l’hémisphère nord, comme c’est le cas au Canada ou en Suisse.

Les auteurs suggèrent que la formation des pharmaciens et l’exposition des visites en pharmacie pourraient augmenter la couverture vaccinale, bien qu’ils recommandent aussi d’autres mesures comme des promotions (publicité) et des programmes de vaccination dans les écoles pour augmenter la couverture dans la population.

Le 8 août 2016. Par Xavier Gruffat (Pharmacien). Sources : Communiqué de presse de l’étude.

Lire aussi notre dossier complet sur la grippe (Creapharma.ch)

Que pensez-vous de cette étude ? Connaissez-vous un travail similaire réalisé en Suisse ? Laissez vos commentaires ci-dessous, merci d’avance pour votre participation. 

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