Une forme d'inhalateur serait liée à un risque accru de mortalité
 PARIS - Un inhalateur augmenterait de 50% le risque de décès parmi ses utilisateurs atteints de bronchites chroniques, selon une analyse publiée mardi dans le British Medical Journal (BMJ). L'engin est commercialisé dans 55 pays et délivre un médicament courant.
PARIS - Un inhalateur augmenterait de 50% le risque de décès parmi ses utilisateurs atteints de bronchites chroniques, selon une analyse publiée mardi dans le British Medical Journal (BMJ). L'engin est commercialisé dans 55 pays et délivre un médicament courant.
L'estimation, contestée par le fabricant allemand, émane d'auteurs britanniques et américains après analyse de cinq essais sur un type particulier d'inhalateur contenant un médicament, le tiotropium, comparé à un placebo.
Le tiotropium bromide (nom commercial: Spiriva) est un bronchodilatateur destiné à soulager des patients souffrant de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), maladie regroupant bronchites chroniques et emphysème.
Les études portaient sur 6522 patients dont 3686 ont utilisé le médicament. Les 2836 autres ont eu recours au placebo.
Mortalité d'origine cardiaque
Le risque de décès parmi ceux utilisant l'inhalateur Respimat, délivrant de faibles doses du médicament sous forme liquide, était de 52% plus élevé que parmi ceux utilisant le placebo, selon les auteurs. Cette mortalité accrue serait essentiellement d'origine cardiaque.
Le tiotropium fait partie de la famille des anticholinergiques qui augmentent le risque de troubles du rythme cardiaque, en particulier chez les patients ayant déjà des problèmes cardiaques. Le médicament est contre-indiqué en France chez les patients ayant fait un infarctus ou souffrant de troubles du rythme (arythmie).
Risques et bénéfices bien établis
La firme allemande Boehringer Ingelheim a indiqué être en désaccord avec les conclusions publiées dans le BMJ. Ces tests cliniques montrent des taux de mortalité similaires à ceux avancés par d'autres études sur la BPCO, selon la firme.
Pour Boehringer Ingelheim, les données sur les risques et bénéfices du produit sont bien établis. Le laboratoire met également en exergue les limites de l'analyse, en relevant que le nombre des décès en cause est très faible, comme l'admettent les auteurs.
Une étude est par ailleurs en cours pour comparer deux types d'inhalateurs, le Respimat et le Handihaler. Ce dernier, dont l'analyse ne tient pas compte, présenterait en effet un risque moindre.
Dans un éditorial Christopher Cates, de Londres, préconise d'avertir les patients qui préfèrent le Respimat d'une "possible augmentation du risque de mortalité".
La BPCO tue chaque année plus de trois millions de personnes dans le monde. Tabagisme et utilisation de combustibles solides à domicile (charbon, bois, etc.) favorisent sa survenue.
Source ATS 15.06.2011
