La démence sénile devrait augmenter de 75% d'ici 2030
 BERNE - Les cas de maladie d'Alzheimer et d'autres formes de démence sénile devraient augmenter de 75% entre 2010 et 2030, révèle jeudi une étude de l'Observatoire suisse de la santé (Obsan). La progression de l'espérance de vie à un âge avancé est responsable de cette hausse.
BERNE - Les cas de maladie d'Alzheimer et d'autres formes de démence sénile devraient augmenter de 75% entre 2010 et 2030, révèle jeudi une étude de l'Observatoire suisse de la santé (Obsan). La progression de l'espérance de vie à un âge avancé est responsable de cette hausse.
Si le taux de démence reste identique à ce qu'il est aujourd'hui, le nombre de personnes qui en souffrent devrait passer de 125'000 à 218'000, écrivent les auteurs de l'étude. L'amélioration des traitements et des mesures de réadaptation pourrait toutefois permettre de retarder le moment où la personne se retrouve limitée dans sa vie quotidienne. L'étude révèle aussi que, dans le même laps de temps, le nombre d'individus dépendants de soins va augmenter de 46%, voire doubler, selon les prévisions les plus pessimistes. Quelque 125'000 personnes sont dans ce cas en Suisse. Ce chiffre devrait passer à près de 170'000 en 2030, voire 230'000 dans le pire des scénarios, selon les auteurs de l'étude. La demande de soins des personnes concernées va évoluer. L'Obsan table notamment sur une augmentation des soins à domicile. Actuellement 90% des individus entre 80 et 84 ans vivent chez eux, tandis que 45% des plus de 95 ans se trouvent dans un établissement médico-social (EMS). L'entrée dans ce type d'institutions aura tendance à avoir lieu "plus tardivement" et "en fin de vie seulement".
D'un point de vue économique, toutefois, les soins à domicile ne représentent pas toujours la solution la plus avantageuse, révèle une étude de l'Association suisse des services d'aide et de soin à domicile présentée aux médias jeudi à Berne. Pour une personne nécessitant moins d'une heure de soins par jour, cette variante se révèle meilleur marché, mais à partir de deux heures, l'EMS est moins cher. Le futur: des appartements protégés
Les deux options se valent lorsque ce besoin se situe entre une et deux heures journalières. Pour ce cas de figure, l'association attire toutefois l'attention sur les "appartements protégés" (un complexe d'appartements rattachés à une offre de soins ambulatoires) qui constituent selon elle une "marge de manoeuvre intéressante".
La personne âgée peut en effet continuer à vivre chez elle, sans avoir à payer une prise en charge complète. Et les frais de déplacement des soins à domicile sont réduits. Cette nouvelle forme d'habitation est de plus très appréciée, a indiqué la présidente de l'association, Stéphanie Mörikofer. Selon elle, cette formule pourrait constituer l'offre supplémentaire rendue nécessaire par l'évolution démographique des prochaines années.
Selon l'Office fédéral de la statistique, la part des personnes de 65 ans et plus devrait représenter 24% de la population en 2030 et atteindre 28% en 2060. Elle se situait à 17% en 2010.
Source : ATS 19 . 05 . 2011
