Bayer rachète l'activité santé grand public de Merck
FRANCFORT - Les opérations d'envergure se poursuivent dans le secteur pharmaceutique. Bayer a annoncé mardi le rachat de la division santé grand public de l'américain Merck pour 14,2 milliards de dollars (12,5 milliards de francs). Le groupe allemand veut renforcer son activité de médicaments sans ordonnance.
L'opération devrait être finalisée au cours du second semestre 2014, ont indiqué les deux entreprises. Elle s'ajoute à la liste déjà longue des fusions et acquisitions lancées dans le secteur depuis le début de l'année.
"Cette acquisition marque une étape majeure de notre progression vers le premier rang du marché attractif des médicaments sans ordonnance", a déclaré le président du directoire de Bayer, Marijn Dekkers, dans le communiqué.
Cette cession, la plus importante dans le secteur pharmaceutique allemand depuis le rachat de Schering par Bayer en 2006, fera de Bayer le numéro deux mondial des produits sans ordonnance, derrière l'américain Johnson & Johnson. Combinées, les divisions dans ce domaine des deux groupes ont généré en 2013 un chiffre d'affaires d'environ 7,4 milliards de dollars (6,5 milliards de francs).
Options stratégiques
Bayer, l'inventeur de l'aspirine, répète régulièrement que son objectif est de dépasser J&J. En plein recentrage, Merck avait annoncé en début d'année explorer les "options stratégiques" existantes pour sa division, qui compte entre autres les crèmes solaires Coppertone et les soins pour les pieds Dr Scholl's.
Le fabricant britannique de produits d'entretien et de médicaments Reckitt Benckiser, autre candidat au rachat de la division de Merck, avait annoncé la semaine dernière ne plus être sur les rangs pour racheter cette activité, laissant le champ libre à Bayer.
Merck et Bayer ont également signé un accord de coopération dans le domaine des maladies cardiaques, ont-ils indiqué mardi. Cet accord prévoit que Bayer reçoive de Merck un premier paiement de 1 milliard de dollars, éventuellement suivi d'un paiement d'étape de 1,1 milliard de dollars.
Novartis aussi
Ces opérations interviennent dans un contexte de fièvre dans le secteur pharmaceutique illustré par l'annonce lundi par le numéro un mondial Pfizer de sa volonté de racheter le britannique AstraZeneca pour 106 milliards de dollars.
De leur côté, le bâlois Novartis et le britannique GlaxoSmithKline (GSK) doivent créer une coentreprise dans la santé grand public dans le cadre de l'accord conclu le mois dernier sur des échanges d'actifs d'un montant global de plus de 20 milliards de dollars. J&J pèse aujourd'hui environ 4% du marché de la santé grand public, évalué à près de 200 milliards de dollars, devant Bayer et GSK.
ATS, 06 mai 2014