Berne : la thrombolyse au secours des patients ayant subi un AVC


BERNE - Chez les patients ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC), le délai de six heures dans lequel une thrombolyse peut être effectuée afin de déboucher le vaisseau sanguin obstrué est décisif. Les chances de redevenir autonome augmentent alors de 60%, selon une étude bernoise.

Lors d'un AVC, un vaisseau sanguin du cerveau se bouche soudainement, entraînant un infarctus cérébral. Dans les pays occidentaux industrialisés, l'AVC est la troisième cause de mortalité et la première cause de handicap à l'âge adulte.

La Suisse n'avait pas de données sur le devenir des patients hospitalisés suite à un AVC. Des données sur ce sujet ont été réunies pour la première fois dans le cadre du projet QABE (développement et promotion de la qualité dans les hôpitaux de soins aigus somatiques du canton de Berne), en collaboration avec l'Hôpital de l'Ile, l'Université de Berne et l'association Outcome, a indiqué lundi la Direction de la santé publique.

Tous les hôpitaux importants du canton de Berne ont participé à l'étude. Celle-ci portait sur plus de 800 patients admis en 2008 dans les 48 heures suivant l'apparition des symptômes d'un AVC. Un an après, 44,6% des patients étaient autonomes dans la vie quotidienne, 28% avaient besoin d'assistance et 27,4% étaient décédés, selon ces travaux publiés dans la revue "Stroke".

Seuls 13% des patients traités

L'étude a montré que les patients dont le vaisseau obstrué a pu être débouché au moyen d'un médicament ou d'un cathéter (thrombolyse) dans les six heures suivant l'apparition des symptômes ont mieux évolué que les patients n'ayant pas reçu ce traitement. La chance de redevenir autonome dans la vie quotidienne était 1,6 fois supérieure.

L'efficacité de la thrombolyse avait déjà été mise en évidence par d'autres recherches, mais l'étude bernoise a pu, pour la première fois, montrer que ces résultats pouvaient être transposés à l'échelle d'une catégorie complète de la population et d'une région entière.

En 2008, seuls 13% des patients admis dans un hôpital bernois suite à un AVC avaient été traités par thrombolyse. Ce traitement ne peut être dispensé que dans les six heures suivant l'apparition des symptômes alors que beaucoup de patients arrivent à l'hôpital lorsque ce délai est déjà passé.

Il est donc absolument nécessaire de mener des campagnes de sensibilisation afin qu'un nombre plus important de patients et de proches de patients reconnaissent les symptômes à temps, écrit le canton. La Direction de la santé publique souhaite également mettre en place des réseaux entre les hôpitaux afin que le traitement par thrombolyse soit accessible également aux patients des zones rurales.


ATS, 19 mars 2012

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