Coronavirus : les personnes non vaccinées vont s'infecter


BERNE - Les personnes non vaccinées seront tôt ou tard infectées par le coronavirus, selon l'épidémiologiste bernois Christian Althaus. Si le système de santé est à nouveau fortement sollicité en hiver, il est concevable que le certificat Covid soit davantage utilisé, par exemple dans la restauration. Il convient désormais de protéger les enfants.

Au cours des deux prochaines années, "la plupart des personnes qui ne sont pas protégées par une vaccination ou une maladie antérieure seront probablement infectées par le coronavirus", indique l'épidémiologiste de l'Université de Berne dans une interview publiée jeudi dans la NZZ. Et d'ajouter que la question est de savoir comment les infections vont se propager et si cela doit être contrôlé par des mesures.

Pour M. Althaus, il n'est pas tout à fait certain qu'un nombre suffisant de personnes aient été vaccinées pour empêcher une forte augmentation des cas graves de Covid-19. Si le système de santé était à nouveau fortement sollicité en hiver, il se pourrait que le certificat Covid soit exigé pour entrer dans les espaces intérieurs, imagine-t-il. Ce pourrait inciter les personnes non vaccinées à se faire vacciner après tout, note-t-il.

Protéger les enfants dans les écoles

L'épidémiologiste estime également qu'il est important d'expliquer aux jeunes qu'un taux de vaccination élevé donne plus de libertés non seulement à la société mais aussi aux jeunes eux-mêmes.

Il ajoute qu'il convient désormais de protéger les plus jeunes. Aucun vaccin n'a encore été approuvé pour les enfants de moins de 12 ans - et environ trois quarts des enfants n'ont pas encore été infectés par le virus. Ils n'ont donc pas d'anticorps, détaille M. Althaus.

Comme une plus grande proportion d'adultes est désormais vaccinée, le virus circule davantage chez les plus jeunes. Et les enfants, selon M. Althaus, peuvent être infectés par le virus plus ou moins de la même manière que les adultes et le transmettre également.

"Voulons-nous qu'une grande partie des enfants soient infectés au cours de l'hiver ?", interroge le scientifique. Selon lui, il y a certainement un risque de quelques centaines d'hospitalisations supplémentaires. Heureusement, l'infection est très bénigne chez la plupart des enfants, mais ils peuvent dans de rares cas développer un Covid long, précise-t-il.

C'est pourquoi, par exemple, les départements de l'instruction doivent désormais répondre aux questions de savoir si et comment les enfants doivent être protégés jusqu'à ce que le vaccin soit homologué pour eux, estime le scientifique. L'enseignement doit être maintenu au mieux "sans que le virus ne circule de manière totalement incontrôlée dans les écoles". Les tests de masse et la bonne surveillance de la qualité de l'air dans les salles de classe jouent un rôle important à cet égard, relève-t-il.

Comme la grippe saisonnière

M. Althaus part du principe que le coronavirus se comportera, à partir du printemps prochain, comme la grippe saisonnière : il circulera plus fortement en hiver et moins fortement en été. Si nécessaire, la population peut se protéger régulièrement contre le virus par une vaccination de rappel.

L'épidémiologiste bernois était initialement membre de la task force scientifique de la Confédération, mais il l'a quittée en janvier en signe de protestation. Il avait à l'époque indiqué que les politiciens devaient enfin apprendre à regarder la science sur un pied d'égalité.

Il estime désormais que de nombreux enseignements peuvent être tirés de cette crise et notamment que "la science et les institutions politiques devraient échanger des informations à un stade précoce et de manière ciblée".

Le 08 juillet 2021. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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