Des chaussettes sales pour lutter contre le paludisme


MONTREAL - La mauvaise odeur des chaussettes sales viendra peut-être un jour à bout du paludisme, espère une équipe de chercheurs basée en Afrique. Ces scientifiques recevront mercredi une bourse pour mettre en oeuvre un piège à moustique aux effluves de pieds.

L'équipe dirigée par le Dr Fredros Okumu de l'Institut de la santé Ifakara, en Tanzanie, a découvert que la senteur des pieds était le meilleur moyen d'attirer les insectes piqueurs dans un piège mortel. Elle a donc mis au point deux prototypes de pièges odorants qui attirent et tuent les moustiques.

"Ces pièges attirent quatre fois plus de moustiques qu'un humain", a dit le Dr Okumu. Ces dispositifs ont été testés en Tanzanie. Les prototypes, qui ont la forme d'une boîte, renferment des chaussettes sales ou des objets synthétiques qui reproduisent l'odeur typique et désagréable des pieds qui transpirent.

"Lorsque les moustiques pénètrent dans le piège, ils sentent quelque chose qu'ils croient être un humain, ils tentent de le piquer et plutôt que de sucer du sang, ils se font tuer" par un insecticide ou un agent biologique, ajoute le Dr Okumu.

Tests dans des villages d'ici deux ans

Le scientifique espère d'ici deux ans être en mesure d'implanter ses pièges dans un certain nombre de villages en Tanzanie et de tester leur impact global sur la santé des habitants. Il utilisera à cet effet la bourse de 775'000 dollars (644'000 francs) que lui remet mercredi la Fondation Gates et l'ONG canadienne Grand Challenges.

Entomologiste de formation, le Dr Okumu dit avoir senti le besoin de mettre au point une nouvelle méthode de lutte contre les moustiques en constatant les limites des principaux moyens actuellement employés, comme les moustiquaires de lits et les répulsifs.

L'avantage des pièges, selon lui, est qu'ils seront utilisés à l'extérieur des habitations. Ils seront donc une méthode complémentaire de lutte contre les moustiques qui transmettent le paludisme par piqûre.

Selon les chiffres de l'Organisation de mondiale de la Santé (OMS), lepaludisme a causé près de 800'000 morts en 2009. Environ 90% de ces décès touchaient l'Afrique, dont 92% d'enfants de moins de cinq ans.

Outre le paludisme, les moustiques sont aussi des vecteurs de la dengue, une infection virale qui touche quelque 50 millions de personnes chaque année, de la fièvre jaune, de la filariose et du virus du Nil occidental.

 

Source : ATS 13.07.2011

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