Des économies limitées pour l'assurance de base
BERNE - Si l'assurance maladie ne remboursait systématiquement plus que les génériques les meilleurs marchés, des économies de l'ordre de 250 millions de francs pourraient être réalisées chaque année. Cela correspond cependant à uniquement 1% du total de 25 milliards de frais pris en charge par l'assurance de base, a indiqué mardi l'Observatoire de la santé.
Avec une part de 22%, les médicaments constituent la troisième composante des coûts de l'assurance obligatoire des soins. L'Observatoire de la santé (Obsan) a voulu examiner les économies possibles par le recours aux remèdes génériques, dont les prix sont sensiblement plus bas que ceux des préparations originales.
Le potentiel d'économies, quelque 250 millions, est limité par plusieurs éléments. La part des génériques dans le marché des médicaments est restreinte. Mais elle est déjà bien exploitée, puisqu'elle a passé de 47 à 60% en cinq ans, a constaté l'Obsan.
Dans le domaine hospitalier, les économies résultant du recours aux génériques sont faibles, car les prix des originaux sont nettement réduits grâce aux achats en grande quantité.
L'exigence d'une substitution systématique des originaux doit en outre faire face à divers freins d'ordre thérapeutique, concernant par exemple l'âge des patients, la polymorbidité ou les maladies chroniques complexes. L'Obsan plaide plutôt pour l'introduction d'un prix de référence équivalant au coût unitaire du générique le moins cher, qui pourrait apporter des "économies substantielles".
Pression sur les prix
L'étude montre que les génériques ont une influence sur le prix des remèdes originaux, qui baissent généralement dès l'échéance du brevet les protégeant. Entre 2003 et 2012, l'Obsan a enregistré des exemples de recul des prix allant de 12 à 68,8% pour des médicaments substituables par des génériques.
Selon ses experts, des économies supplémentaires pourraient être réalisées en exerçant une pression accrue sur le prix des génériques, qui demeure élevé en Suisse en comparaison internationale.
ATS, 19 novembre 2013
