Facteurs génétiques impliqués dans l’infection par l’hépatite E


LAUSANNE - Des scientifiques lausannois ont identifié des facteurs génétiques impliqués dans l’hépatite E. Cela explique la différence de réaction individuelle à l'infection, selon ces travaux publiés dans la revue Hepatology.

En Suisse, une personne sur cinq a déjà été infectée par le virus de l’hépatite E, notamment via la consommation de viande de porc ou de gibier insuffisamment cuite. L’infection est le plus souvent asymptomatique, a indiqué le CHUV de Lausanne lundi dans un communiqué.

Néanmoins, certains patients développent des formes aiguës, parfois sévères. D’autres peuvent présenter des manifestations neurologiques, en particulier le syndrome de Parsonage-Turner (PTS) qui est une atteinte soudaine et brutale du système nerveux entrainant de fortes douleurs dans un membre supérieur ou aux cervicales, suivie d’une paralysie partielle qui peut durer plusieurs mois.

La survenue de ces formes sévères chez des individus sains et sans facteurs de risque connus a suggéré à des chercheurs du CHUV et de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) l’hypothèse que des facteurs génétiques pourraient avoir une influence sur la réponse individuelle au virus de l’hépatite E.


Variants identifiés

En comparant le génome de personnes asymptomatiques à celui de patients atteints de graves symptômes, les scientifiques ont identifié des variants au sein de gènes impliqués dans la réponse à l’infection. L’étude constitue la première démonstration claire du rôle de la génétique de l’hôte, selon les auteurs.

Trois groupes de participants ont été inclus dans cette recherche: des patients atteints d'hépatite E aiguë symptomatique, des patients atteints de PTS associé au virus de l’hépatite E et des donneurs de sang asymptomatiques (groupe témoin).

Les scientifiques ont ensuite procédé au séquençage de leur génome complet et ont découvert, chez les patients avec hépatite E aigüe symptomatique, davantage de variants génétiques pathogènes au sein des gènes impliqués dans la réponse à l'interféron de type I. Les interférons sont des molécules antivirales produites par les cellules lors d’une infection par un virus.

Cette découverte apporte une meilleure compréhension des mécanismes de l’infection et permettra une meilleure évaluation du risque chez les individus vulnérables potentiellement exposés à ce virus, soulignent les auteurs, Montserrat Fraga, Jérôme Gouttenoire et Darius Moradpour du Service de gastroentérologie et hépatologie du CHUV, associés à Ali Saadat et Jacques Fellay de la Faculté des Sciences de la Vie de l’EPFL.

Pour rappel, entre 2013 et 2016, le Tessin a déclaré une centaine de cas d’hépatite E, probablement à cause de charcuterie à base de foie de porc cru. En 2021, l’OFSP a émis une alerte face à une flambée de ce virus, sans toutefois parvenir à en identifier la source.

Le 18 décembre 2023. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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