Vaccination contre le coronavirus - L'immunité réduit la contagiosité, confirme une étude suisse


GENEVE - Près d’une personne sur trois exposées au SARS-CoV2 est infectée, et même jusqu’à quatre sur dix avec le variant Omicron. En cas d’immunité - conférée par la vaccination, l’infection ou une combinaison des deux - ce taux descend à une sur dix, selon une étude genevoise publiée dans la revue Nature Communications (DOI : 10.1038/s41467-023-41109-9).

Une équipe de l’Université et des Hôpitaux universitaires de Genève (UNIGE/HUG) s'est penchée sur les données épidémiologiques recueillies dans le canton. Plus de 50'000 cas et 110'000 contacts enregistrés de juin 2020 à mars 2022 ont été analysés.

"Notre objectif était d’évaluer le taux d’attaque secondaire du SARS-CoV2, c’est-à-dire la proportion de personnes infectées parmi les contacts d’une personne malade", indique Delphine Courvoisier, professeure assistante à l’UNIGE et épidémiologue aux HUG, citée mardi dans un communiqué des deux institutions.

En moyenne, une personne infectait un peu plus de trois de ses contacts sur dix, principalement au sein de la cellule familiale, et jusqu’à quatre sur dix avec Omicron. Cependant, l’immunité réduit drastiquement le nombre de contacts infectés, principalement en protégeant contre l’infection et, dans une moindre mesure, en diminuant l’infectiosité des personnes infectées.

Ces résultats confirment ce qui avait déjà été observé: l’immunité à la suite d’une infection a un effet plus fort sur la transmission du virus que le vaccin, que cela soit sur la diminution de la contagiosité ou le risque de contamination.


"Risques importants"

"Toutefois, les risques associés à l’infection sont importants, en particulier pour les personnes fragiles. On sait de plus qu’il existe des risques cumulés associés à de multiples infections, notamment cardiaques ou neurologiques", souligne Delphine Courvoisier.

En outre, l’analyse des données genevoises montre que l’âge, le sexe, le statut socio-économique ou l’obésité n’ont que peu d’impact. De même, la combinaison de la vaccination et de l'infection ne conférait pas non plus une immunité supérieure. Et dans tous les cas, l’effet protecteur s’estompe en quelques mois.

À l’heure actuelle, le vaccin conserve un intérêt en limitant la contagiosité, en particulier pour le personnel soignant et les personnes très âgées et/ou fragiles. Mais il ne peut constituer l’unique mesure de santé publique en cas de nouvelle vague, concluent les auteurs.

Référence étude : https://doi.org/10.1038/s41467-023-41109-9

Le 12 septembre 2023. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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