Le Covid a fait reculer le nombre des autres maladies infectieuses en Suisse


BERNE - L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) constate que les maladies infectieuses à déclaration obligatoire ont reculé de 20% en 2020 par rapport à 2019. Cette baisse pourrait s'expliquer par le recul des transmissions dues aux mesures de lutte contre le Covid-19.

Quelque 65'000 déclarations ont été effectuées en 2020, détaille l'OFSP lundi dans son dernier bulletin. Les diminutions oscillent entre 15% et 90% par rapport aux valeurs escomptées sur la base des années 2015-2019. Seul le nombre de cas de méningo-encéphalite à tiques (FSME) a augmenté (+13%) au cours de l'année 2020.

La fermeture des centres de loisirs a conduit la population à privilégier les activités dans la nature, observe l'OFSP. Le port du masque, le respect des distances et la limitation des déplacements, pour ne citer que quelques mesures, ont des effets sur les agents infectieux qui se transmettent de personne à personne par des gouttelettes d'eau.

Outre les restrictions imposées pour lutter contre le coronavirus, l'OFSP considère que les changements de comportement expliquent ces baisses.

Elles pourraient aussi être dues à une sous-couverture des cas effectifs, car les personnes malades n'auraient pas ou n'auraient pas pu consulter un médecin. Pour mémoire, certains hôpitaux ont été contraints de renoncer aux traitements médicaux non essentiels et aux consultations ambulatoires au cours du printemps 2020.

Seize maladies

L'OFSP n'a pas pris en compte des maladies telles que la grippe saisonnière, les oreillons, la coqueluche et la borréliose, car leur déclaration s'effectue sur une base volontaire. Au final, elle a retenu 16 maladies infectieuses, classées dans quatre catégories.

Les quatre maladies respiratoires examinées enregistrent un nombre de cas en nette baisse. Le recul varie entre 26% pour la tuberculose et 58% pour l'infection à pneumocoques. Le nombre de cas de légionellose s'inscrit également en fort recul (-32%). La fermeture des centres de loisirs ainsi que la baisse des nuitées d'hôtel ont entraîné une plus faible exposition aux installations d'eau susceptibles de contenir des légionnelles, observe l'OFSP.

Concernant les maladies à transmission féco-orale, le recul s'inscrit de 24% pour la campylobactériose à 82% pour la shigellose. A noter que, malgré la baisse générale des cas, les infections à l'Escherichia coli entérohémorragique (EHEC, -51%), la salmonellose (-27%) et la campylobactériose restent calées sur le rythme saisonnier habituel, relève l'OFSP.

Moins de voyages

Du côté des maladies transmises par des vecteurs, la malaria et la dengue ont elles aussi enregistré une nette baisse, respectivement de 72% et 90%. Comme les gens ont moins voyagé moins en raison des restrictions, on observe automatiquement moins d'infections associées aux voyages, explique l'OFSP.

Enfin, la courbe des cas déclarés des maladies à transmission sexuelle examinées se situe en deçà des fluctuations attendues. L'OFSP observe des baisses entre 15% pour la chlamydiose et 36% pour la syphilis.

La réduction des contacts personnels pourrait avoir entraîné une réduction des contacts sexuels en dehors des relations fixes, avec notamment la fermeture des maisons closes décidée dans de nombreux cantons, précise l'OFSP. Il indique toutefois ne disposer d'aucune donnée pour confirmer son hypothèse.

Le 26 juillet 2021. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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