Mediator: plainte conjointe de l'UFC-Que Choisir et de l'AFD


PARIS - L'UFC-Que Choisir et l'Association française des diabétiques (AFD) ont confirmé jeudi le dépôt d'une plainte contre X dans l'affaire du Mediator. Ce médicament est accusé d'avoir provoqué la mort de 500 à 2000 morts en France.

La plainte a été déposée pour mise en danger de la vie d'autrui, blessures et homicides involontaires, ont précisé les présidents des deux associations lors d'une conférence de presse commune à Paris. Elle vient s'ajouter aux 116 plaintes déposées mardi au tribunal de grande instance de Paris par l'Association des victimes de l'Isoméride et du Mediator (Avim).

Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour traiter toutes les plaintes des victimes présumées, qui attendent la nomination d'un juge d'instruction.

Rapport mi-janvier

L'antidiabétique fabriqué par le laboratoire Servier, aussi utilisé comme coupe- faim, a été commercialisé en France entre 1976 et 2009, année de son interdiction. Il avait été retiré plusieurs années plus tôt dans d'autres pays européens, comme l'Italie et l'Espagne.

Ce médicament, dont l'efficacité thérapeutique a été mise en cause dès la fin des années 90 par certains spécialistes, a été utilisé par environ cinq millions de patients en France.

Dans l'attente du rapport de l'inspection générale des affaires sociales (Igas), annoncé pour le 15 janvier, les présidents des deux  associations ont présenté leurs propositions pour qu'un tel "drame sanitaire" ne puisse pas se reproduire.


Conflits d'intérêts

A l'heure où la presse révèle chaque semaine des conflits d'intérêts présumés dans l'affaire du Mediator - conseillers ministériels ou experts liés à Servier - l'association de défense des consommateurs l'UFC-Que Choisir et l'AFD ont réclamé la création d'une Haute autorité de l'expertise afin de limiter le pouvoir de l'industrie pharmaceutique.

"On voit bien qu'il y a des insuffisances sur ce sujet crucial des conflits d'intérêts (...) en termes de contrôles", a déploré Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir. La future Haute autorité de l'expertise "pourrait statuer, vérifier les conditions d'indépendance dans lesquelles travaillent les différentes instances par rapport" aux laboratoires.

"Ce que nous voulons, c'est une réforme du processus de mise sur le marché et de suivi des médicaments" au niveau français mais surtout européen, a-t-il souligné. "Il y a un système de clientélisme de l'industrie pharmaceutique qui fait jouer la concurrence entre les différentes autorités de santé nationales".

Il faudra également "encadrer les pratiques de prescription" des médecins et "valoriser la pharmacovigilance", ont plaidé l'UFC et l'AFD.

Source : ATS 17.01.2011

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