Mises à jour médicales - semaine 19/2020


Retrouvez ici les informations médicales de la semaine à retenir en fonction des dernières études scientifiques, communications officielles et congrès médicaux, article créé en partenariat avec Creapharma.ch.

SEMAINE 19/2020 (mise à jour le 15 mai 2020)

14 mai 2020

Transmission du SRAS-CoV-2 par la parole (étude)
Les gouttelettes générées quand on parle par des porteurs asymptomatiques du Covid-19 sont de plus en plus considérées comme un mode probable de transmission de la maladie. Selon une nouvelle étude, des observations par diffusion de lumière laser très sensible ont révélé que la parole forte peut émettre des milliers de gouttelettes de liquide buccal par seconde. Dans un environnement fermé, à air stagnant, elles disparaissent de la fenêtre de vision avec des constantes de temps de l’ordre de 8 à 14 min, ce qui correspond à des noyaux de gouttelettes d’environ 4 μm de diamètre, ou de 12- à 21-μm gouttelettes avant déshydratation. Ces observations confirment qu’il y a une probabilité substantielle que la parole normale provoque la transmission de virus dans l’air dans des environnements confinés. Cette étude a été publiée le 13 mai 2020 dans le journal scientifique PNAS (DOI : 10.1073/pnas.2006874117).


8 mai 2020

10% des Genevois immunisés contre le Covid-19 - immunité collective loin d’être atteinte
En Suisse dans le canton de Genève, dix fois plus de personnes pourraient avoir été infectées par le Covid-19 que le nombre de cas confirmés ne le laisse supposer. Une étude non encore publiée, réalisée par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), a montré qu’à la fin du mois d’avril, 10% de la population avait contracté le Covid-19. Le canton de Genève compte environ 500’00 habitants, il s’agit d’une ville très internationale, siège notamment de l’ONU, OMS ou OMC. Les chercheurs ont analysé des échantillons de sang de plus de 1300 participants à l’étude, issus de plus de 600 ménages sélectionnés de manière représentative, pour y détecter des anticorps. Un tel test peut être utilisé pour déterminer si une personne a déjà été en contact avec le virus. L’étude a conclu qu’environ 10% des participants avaient été infectés au 24 avril 2020. Extrapolé à l’ensemble de la population genevoise, cela signifie qu’une immunité dite collective est loin d’être atteinte. Dans le cas du Covid-19, par exemple, on suppose que 60 à 70% des personnes devraient être infectées pour obtenir une immunité contre le virus, même sans vaccin. Toutefois, on ne sait pas exactement combien de temps durera l’immunité. Les premiers résultats de l’étude en cours ont montré un taux d’immunité de 5% le 17 avril 2020, selon les HUG. Les études sur les anticorps se poursuivront jusqu’à la fin du mois de mai 2020. Dans le canton de Genève, un total de 4958 personnes étaient tombées malades du Covid-19 mercredi dernier (06.05.2020), c’est-à-dire avec un diagnostic positif du test par PCR, selon le Département de la santé. Au total 254 personnes sont décédées dans le canton de Genève.
[avec des informations de l’agence de presse Keystone – ATS, Pharmapro.ch, site partenaire de Creapharma.ch, est client de cette agence de presse suisse en allemand]
Plus d’informations sur le nouveau coronavirus (Covid-19)

6 mai 2020

Confusion entre ail des ours et colchique d’automne : un décès
En France, un homme est décédé d’une intoxication grave car il a confondu l’ail des ours (Allium Ursinum) et la colchique d’automne (Colchicum autumnale). Il a consommé pendant plusieurs jours la plante toxique cueillie en forêt qu’est la colchique d’automne au lieu de l’ail des ours. Cette information provient du du Centre antipoison Est (France) basé à Nancy qui a communiqué à ce sujet le mardi 5 mai 2020, selon l’agence de presse suisse Keystone-ATS. L’individu d’une cinquantaine d’année qui n’avait pas de problèmes de santé particuliers avait cuisiné du pesto avec de la colchique d’automne, au lieu de l’ail des ours. Les feuilles de la colchique d’automne riches en colchicine et de l’ail des ours se ressemblent, notamment quand les plantes viennent de sortir de terre et ne sont pas très hautes. L’amertume permet de distinguer la colchique d’automne et l’ail des ours, si la plante qu’on goûte est amère, il s’agit de colchique d’automne, il ne faut pas la consommer. En cas de doute, demandez toujours conseil à un spécialiste des plantes médicinales et de sa récolte. L’intoxication à la colchique d’automne est une urgence médicale qui nécessite en général des soins intensifs. Il n’existe actuellement pas d’antidote. Le médecin prescrit en général du charbon (ex. Carbovit en Suisse) pour éliminer les substances toxiques.
Dossier complet sur la colchique d’automne – Dossier sur l’ail des ours

2 mai 2020

La FDA autorise en urgence le remdesivir contre le Covid-19
Comme attendu, la Food and Drug Administration (FDA) américaine a délivré le vendredi 1er mai 2020 une autorisation d’urgence (en anglais emergency approval) pour le médicament antiviral remdesivir en tant que traitement pour les patients atteints de Covid-19 dans un état grave. Le remdesivir, administré sous forme injectable, va être par conséquent disponible dans les hôpitaux américains. Selon le Wall Street Journal, 1,5 millions de doses ont été données gratuitement par Gilead (le fabriquant) aux hôpitaux américains.
Lire aussi notre news du 30 avril 2020 ci-dessous


1er mai 2020

Immunité de groupe du Covid-19 remise en question
L’immunité de groupe, appelée aussi immunité collective ou immunité de troupeau (Herd Immunity en anglais), souvent établie à 70% (des sources vont jusqu’à 50%), est de plus en plus critiquée en terme conceptuel notamment en Allemagne ou aux Etats-Unis. L’idée est de partir du principe que lorsque 70% de la population a été exposée au virus du Covid-19, la maladie devrait progressivement diminuer, un peu comme une vaccination générale. Mais dans la plupart des pays du monde, moins de 20% de la population a été pour le moment exposée au virus suite à des résultats de tests sérologiques, parfois même moins de 10%. Un modèle américain publié le jeudi 30 avril 2020 cité par CNN.com a montré qu’aux Etats-Unis pour atteindre une immunité de groupe avec 60 à 70% des personnes infectées il faudrait encore 18 mois à 2 ans, soit plus ou moins pendant l’année 2022. C’est probablement pour cette raison que l’Allemagne (ou la Suisse) préfère ne plus viser une immunité de groupe mais tout faire pour isoler les malades du Covid-19 ainsi qu’appliquer les mesures de distance sociale et d’hygiène. En visant l’immunité de groupe, le désavantage est d’avoir des personnes hospitalisées et des décès (en dizaines de milliers en plus par exemple aux Etats-Unis ou Europe) pendant une longue période, peut-être de 2 ans.

Le 15 mai 2020. Sources : voir sur les liens de Creapharma.ch si les sources ne sont pas mentionnées dans les paragraphes ci-dessus. Crédits photos : Creapharma.ch, Adobe Stock, © 2020 Pixabay

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