MSF ne sait pas quand l'épidémie prendra fin
GENEVE - Un an après l'apparition officielle de l'Ebola en Afrique de l'Ouest, Médecins sans frontières (MSF) ne s'engage pas à prédire une date pour la fin de l'épidémie. L'ONG médicale reste très prudente et affirme que ce n'est pas le moment de relâcher les efforts.
"Ce n'est pas possible de prédire une date" pour la fin de l'épidémie, a affirmé lundi à Genève Anja Wolz, conseillère de l'ONG pour l'Ebola. "Il y a encore beaucoup de travail et nous n'avons pas identifié tous les contacts des malades", a-t-elle dit.
"C'est contreproductif de donner une date. L'épidémie n'est pas terminée et elle nous a continuellement surpris", a déclaré de son côté la directrice médicale de MSF Micaela Serafini.
MSF a publié lundi un rapport "Poussés au-delà de nos limites" critiquant la gestion de l'épidémie dEbola en Afrique de lOuest, un an après que les premiers cas aient été confirmés en laboratoire. En première ligne, MSF a dépensé l'an dernier 60 millions d'euros (63 millions de francs) pour lutter contre la maladie.
Moyens colossaux
L'ONG a mis en oeuvre des moyens colossaux avec plus de 1300 expatriés, 4000 employés locaux, et la création de 15 centres dans les trois pays. Ses équipes ont soigné 8351 malades, dont 2329 ont échappé à la mort. Quatorze employés de MSF sont décédés du virus.
La fièvre hémorragique a infecté en un an 24'842 personnes, dont 10'299 sont décédées en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, selon le dernier bilan de l'OMS publié lundi.
Pour MSF, le plus grand défi reste à venir. Pour que lépidémie puisse être déclarée sous contrôle, chaque personne qui a été en contact avec une personne infectée par le virus doit être identifiée.
Travail de détective
"Les gens ne disent pas la vérité, avec qui ils ont été en contact. Ils ont peur de donner tous les noms", a relevé Anja Wolz. "C'est un travail de détective que d'identifier tous les contacts d'un malade", a-t-elle confié.
Le nombre total de cas ne diminue plus significativement depuis fin janvier. En Guinée, le nombre de patients atteints par Ebola augmente à nouveau.
En Sierra Leone, de nombreux patients identifiés ne figurent pas sur les listes de personnes ayant été en contact avec des personnes contaminées. Au Libéria, deux semaines après le dernier cas confirmé, un patient a de nouveau été testé positif vendredi à Monrovia.
Réponse de l'OMS trop lente
Dans son rapport, MSF veut tirer les leçons de l'épidémie. Pour Joanne Liu, présidente internationale de MSF, "cette épidémie a mis en lumière linefficacité et la lenteur de la réponse apportée par les acteurs de laide humanitaire".
Le rapport revient sur les conséquences médicales de lapathie de la "coalition de linaction" dénoncée par MSF durant plusieurs mois l'an dernier.
"On a souvent dit que cette épidémie était le fruit dune accumulation de mauvaises circonstances. Une épidémie étendue sur plusieurs pays, dotés dun système de santé faible et nayant jamais dû faire face au virus Ebola", explique Christopher Stokes, directeur général de MSF.
"Cette explication est incomplète. Lampleur atteinte par lépidémie est aussi due à une réaction défaillante de plusieurs institutions. Leur inaction a eu des conséquences tragiques qui auraient pu être évitées", a-t-il souligné.
Seulement le 8 août
MSF a tiré très tôt la sonnette d'alarme, jugeant dès mars 2014 que l'épidémie était "sans précédent". Pourtant ce n'est que le 8 août que l'OMS décrète une urgence de santé publique mondiale et exige une réponse internationale coordonnée.
"Au lieu de limiter son rôle à fournir un soutien consultatif aux autorités nationales pendant des mois, l'OMS aurait dû reconnaître beaucoup plus tôt que cette épidémie nécessitait un déploiement plus adapté", dénonce MSF.
"Quand Ebola est devenue une menace pour la sécurité internationale, avec les premiers cas exportés en Europe et aux Etats-Unis, et plus seulement une crise touchant une poignée de pays pauvres, finalement le monde a commencé à se réveiller", accuse le Dr Joanne Liu. L'OMS a créé une commission d'experts indépendante qui doit analyser la réponse de l'agence de l'ONU d'ici l'Assemblée mondiale de la santé en mai.
Lire aussi notre dossier sur l'Ebola - Maladie Ebola (Creapharma.ch)
ATS, 23 mars 2015
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