"Pilule du lendemain" : "oui" des évêques suisses en cas de viol
BERNE - Les femmes violées ont le droit de recourir à la "pilule du lendemain" sous certaines conditions, ont déclaré mercredi les évêques suisses. Ils emboîtent ainsi le pas à leurs homologues allemands et espagnols.
L'utilisation de la pilule n'est toutefois autorisée qu'à des buts contraceptifs, et non pour avorter, a déclaré à l'ats Walter Müller, porte parole de la Conférence des Evêques suisses (CES), en confirmant une information parue mercredi dans le "Tages-Anzeiger" et le "Bund".
Le viol est un acte de violence qui transgresse les droits fondamentaux de la femme. Il ne peut être accepté, a souligné M. Müller. La CES s'est donc prononcée lundi en faveur de la remise de la "pilule du lendemain" dans les cas de viols, suivant lors de son assemblée générale les recommandations de sa commission de bioéthique.
Après l'Allemagne et l'Espagne
L'emploi de la pilule ne peut toutefois intervenir que dans le cas où la conception du foetus n'a pas encore eu lieu. Selon l'Eglise catholique, la vie humaine débute avec la fécondation, et la pilule ne doit en aucun cas entraîner la mort d'une vie humaine.
Walter Müller reconnaît que la distinction entre contraception et avortement n'est pas toujours nette. Les évêques considèrent pour cela impératif que les femmes se fassent conseiller par des pharmaciens et médecins.
La décision de la CES ne surprend pas outre mesure, vu les prises de position similaires communiquées par les évêques allemands et espagnols ces dernières semaines. En Allemagne, le refus d'un hôpital catholique de Cologne d'accorder la "pilule du lendemain" à une victime présumée de viol avait provoqué un scandale et incité l'Eglise catholique à réagir.
ATS, 06 mars 2013