Réponse immunitaire rapide par changement de métabolisme
BALE - Les lymphocytes T CD8 à mémoire sont capables de modifier complètement leur métabolisme en l'espace de quelques minutes afin de réagir à une infection, ont constaté des chercheurs bâlois. Ce changement permet au système immunitaire de produire rapidement des molécules permettant de détruire les cellules infectées.
En 1924 déjà, le biochimiste allemand Otto Warburg avait constaté que certaines cellules cancéreuses proliférant rapidement passaient d'une consommation d'oxygène (phosphorylation oxydative) à une consommation de glucose (glycolyse) malgré la présence d'oxygène en suffisance. Cet "effet Warburg" permet de produire les substances chimiques nécessaires à la fabrication de nouvelles cellules et le changement prend environ une journée.
Des chercheurs de l'Université et de l'Hôpital universitaire de Bâle rapportent dans la revue "Nature Immunology" que chez les lymphocytes T CD8 à mémoire, chargés de repérer virus et bactéries et de s'en souvenir, ce processus se fait en quelques minutes. Ces cellules immunitaires sont en effet en quelque sorte prédisposées pour ce changement crucial dans les premières heures de la réponse à une infection.
Comme le souligne lundi l'Université de Bâle dans un communiqué, une meilleure compréhension des bases métaboliques de la réponse immunitaire pourrait ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques. Par exemple pour affaiblir la réponse immunitaire lors de maladies auto-immunes ou l'augmenter dans d'autres cas, les vaccinations notamment.
ATS, 19 août 2013