Un nouveau médicament soigne le psoriasis lors d'essais cliniques


CHICAGO - Quatre-vingt pour cent des patients souffrants de psoriasis modéré à sévère ont pu voir leur maladie partiellement ou complètement guérie grâce au traitement avec un nouveau médicament nommé ixekizumab lors de trois essais cliniques à long terme réalisés par la Northwestern Medicine, une institution de référence dans la région de Chicago.

Les résultats de ces trois phases d’expérimentation ont été rassemblés et publiés dans un article paru récemment dans le New England Journal of Medicine.

Selon le Dr Kenneth Gordon, professeur de dermatologie à l’Université Northwestern Feinberg School of Medicine et premier auteur de l’article : « Ces différents groupes d’études ne montrent pas uniquement des niveaux élevés et homogènes de sécurité et d’efficacité, mais en plus la majorité des réponses persistent en moins de 60 semaines ».

Le psoriasis affecte environ 3% de la population mondiale. Cette maladie inflammatoire auto-immune provoque des démangeaisons dermatologiques avec une apparence cutanée sèche et rouge. Elle est souvent à l’origine des risques de dépression, de maladie cardiovasculaire et des diabètes dans certaines conditions.

L’ixekizumab agit en neutralisant la faille du système immunitaire à l’origine du psoriasis. Cette molécule agit en particulier dans  le traitement du psoriasis en plaques.

Afin de tester l’efficacité du médicament dans le temps et pour aider les spécialistes à déterminer si les avantages l’emportent sur les risques - les trois études ont vu la participation de 3'736 patients adultes répartis sur 100 sites appartenant à 21 pays. Tous les patients ont développé un psoriasis à niveau modéré ou sévère s’étalant au minimum sur 10% de leur corps. Ils ont été choisis au hasard pour recevoir des injections d’ixekizumab à différentes doses un placebo pour une durée de plus d’un an.

Les spécialistes ont constaté que le médicament a permis de réduire la sévérité des symptômes du psoriasis par rapport au placebo et ont évalué son degré de sécurité en surveillant l’apparition des éventuels effets indésirables. A la douzième semaine,  76,4 à 81,8% des patients testés ont vu la classification de leur psoriasis comme « claire » ou « minimale » par rapport à 3,2% des patients soumis à un effet placebo. Cette amélioration a été maintenue durant la semaine 60 pour les 68,7 à 78,3% de ces patients.

« Sur la base de cette découverte, nous nous attendons à ce que 80% de ces patients aient un taux de réponse élevé à l’ixekizumab et que le psoriasis soit complètement éliminé pour 40% d’entre eux », a déclaré Gordon. « Il y a dix ans environ, nous pensions que l’élimination complète de cette pathologie était une utopie. Actuellement, grâce à l’efficacité de ce médicament, nous obtenons des taux de réponses bien au-delà de tout ce qu’on avait vu auparavant. »

Les effets indésirables attribués à l’ixekizumab comprennent des taux légèrement élevés de neutropénie (réduction du nombre de globules blancs), des micoses ainsi que d’autres maladies inflammatoires de l’intestin du au placebo. La sécurité de la thérapie pour une durée excédant les 60 semaines nécessite une surveillance plus approfondie dans le futur.

Ce médicament a été autorisé par la Food and Drug Administration (FDA) dès que les essais ont été achevés. Il est disponible depuis 2016 aux Etats-Unis et dans plusieurs autres marchés. 

Voir aussi notre dossier complet sur le psoriasis (Creapharma.ch)

Le 22 juin 2016. Par la rédaction de Pharmapro.ch (supervision finale, Xavier Gruffat, pharmacien). Sources: communiqué de presse de l'étude (traduit de l'anglais). 

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