Un vaccin contre l'Ebola est à portée de main
 GENEVE - Un vaccin contre le virus Ebola est à portée de main à léchelle mondiale, a annoncé vendredi l'OMS. Les résultats préliminaires de lessai clinique de phase III concernant lefficacité du vaccin VSV-EBOV en Guinée ont montré que ce vaccin est très efficace.
GENEVE - Un vaccin contre le virus Ebola est à portée de main à léchelle mondiale, a annoncé vendredi l'OMS. Les résultats préliminaires de lessai clinique de phase III concernant lefficacité du vaccin VSV-EBOV en Guinée ont montré que ce vaccin est très efficace.
Les résultats préliminaires des analyses des données provisoires ont été publiés vendredi dans la revue britannique The Lancet. "Cest une avancée très prometteuse", a déclaré la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Margaret Chan.
"Un vaccin efficace sera une arme supplémentaire très importante dans la lutte contre lactuelle flambée dEbola et les flambées futures", a-t-elle dit. Le vaccin avait été testé notamment aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et avait donné des résultats positifs.
L'OMS prévient en même temps que si, jusquà présent, le vaccin semble être efficace chez tous les sujets vaccinés, il faudra disposer de données plus concluantes pour savoir si le vaccin peut conférer une "immunité collective" à des populations entières. Le Dr Marie-Paule Kieny, sous-directrice générale de l'OMS, a indiqué que l'essai va se poursuivre et être étendu aux enfants et adolescents.
Méthode en ceinture
La méthode de vaccination "en ceinture" adoptée pour lessai est basée sur la stratégie déradication de la variole, a-t-elle précisé. L'hypothèse de base est quen vaccinant toutes les personnes qui ont été en contact avec un sujet infecté, on crée une "ceinture" de protection qui permet denrayer la propagation du virus.
Lessai du vaccin VSV-EBOV en Guinée a commencé le 23 mars pour évaluer lefficacité et linnocuité dune dose unique. Jusqu'ici, plus de 4000 contacts proches de près d'une centaine de patients atteints de la maladie à virus Ebola, dont des membres de la famille, des voisins et des collègues, ont volontairement participé à lessai avec un taux de réussite de 100%.
Bertrand Draguez, directeur médical à Médecins sans Frontières (MSF), a affirmé que "compte tenu du niveau defficacité, tous les pays touchés devraient immédiatement commencer et multiplier les vaccinations en ceinture afin de briser les chaînes de transmission et de vacciner tous leurs intervenants en première ligne pour les protéger".
Testé à Genève
Le vaccin VSV-EBOV a été mis au point par lAgence de la santé publique du Canada et donné sous licence à NewLink Genetics. Le 24 novembre 2014, Merck et NewLink Genetics ont conclu un accord de licence mondial dans lequel Merck assume la responsabilité de la recherche, de la mise au point, de la fabrication et de la distribution du vaccin expérimental.
Le vaccin VSV-ZEBOV a été testé au début de l'année par les HUG avec des résultats très positifs. Le produit avait engendré une réponse immunitaire chez les quelque 150 volontaires à qui il a été injecté. Il a aussi été testé en Allemagne, au Canada, aux Etats-Unis et au Gabon.
Un autre vaccin, développé par la firme britannique GSK avec l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), est testé depuis février au Libéria.
Mission de l'ONU dissoute
Par ailleurs, le secrétaire général de l'ONU a dissous vendredi la Mission de l'ONU pour l'action d'urgence contre l'Ebola (MINUAUCE). L'OMS reprend le contrôle complet de l'épidémie et va développer ses capacités de riposte pour tenir compte des critiques.
Ban Ki-moon a affirmé que des progrès considérables ont été accomplis dans la lutte contre Ebola. La Mission de l'ONU a atteint son principal objectif en développant la réponse sur le terrain, a-t-il dit. Mais il a prévenu que la crise n'est pas terminée. Le moment est critique pour parvenir à zéro cas.
Lors d'une conférence de presse, Margaret Chan a tiré les leçons de l'épidémie en exposant un plan de réformes en six points destiné à renforcer la capacité de réponse de l'OMS en cas d'alerte sanitaire.
"Nous avons reconnu que nous aurions pu faire mieux. Nous avons été trop lents. Nous avons saisi cette occasion pour renforcer nos mécanismes de riposte", a déclaré la Chinoise. Le Dr David Nabarro a été chargé de présider un groupe consultatif de 19 experts, dont la première réunion a eu lieu mardi, et qui rendra ses conclusions en janvier.
L'épidémie a infecté 27'748 personnes et causé la mort de 11'279 d'entre elles depuis l'an dernier en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. Au cours des 21 derniers jours, 39 nouveaux cas ont été enregistrés en Guinée, 20 en Sierra Leone et trois au Libéria.
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ATS, 31 juillet 2015
