Une journée mondiale pour ne pas oublier que le virus tue encore


BERNE - La Journée mondiale de lutte contre le sida, samedi, rappelle que cette maladie apparue chez l'homme il y a moins de 30 ans tue encore, même s'il est si simple de s'en protéger. Avec la qualité des thérapies, c'est en outre moins leur état de santé que l'attitude des tiers qui pèse sur les personnes séropositives.

Plus de 25'000 personnes vivent aujourd'hui en Suisse avec le VIH. Chaque année, le virus en contamine entre 600 et 800 de plus. Seuls toutefois 162 séropositifs, contre plus de 200 il y a encore moins de 10 ans, ont contracté le sida en 2011, année durant laquelle 12 malades sont décédés, selon les chiffres de l'Aide suisse contre le sida.

Depuis 2009, l'association constate un recul des nouveaux diagnostics de VIH dans tous les groupes, y compris celui des gays. Cette baisse était déjà visible dès 2003 chez les migrants. "Ce sont là des chiffres porteurs d'espoir derrière lesquels se cachent cependant des individus et autant de destins et de parcours de vie", écrit l'association.

Des portraits et un dossier

Pour sensibiliser le public à cette somme de destins particuliers, l'Aide suisse contre le sida a mis en ligne mercredi un dossier à l'occasion de la Journée mondiale du 1er décembre, qui présente des portraits et des interviews de sept personnes touchées par la maladie. Ex-toxicomane, activiste de la lutte contre le VIH, jeune et gay, né séropositif, autant de cas qui ont valeur d'exemples.

Tous racontent leur quotidien avec la maladie, les bons et les mauvais jours, les rêves, les soucis et les envies. "Un aperçu de leur vie, au fond, pas si différente de celle de tout un chacun", écrit l'Aide suisse contre le sida.

Selon l'association, l'espérance de vie des personnes séropositives se rapproche toujours plus de celle de la population générale et plus rien n'entrave désormais leur désir d'enfant, une sexualité épanouie étant par ailleurs possible. Professionnellement, trois porteurs du virus sur quatre exercent en outre un travail régulier.

Discriminations

En plus d'une masse d'informations générales, médicales ou pratiques, l'association donne également la parole à trois experts : un médecin, un juriste et un responsable des ressources humaines. Au-delà des chiffres, l'association révèle une sélection de discriminations tant au niveau professionnel que des assurances ou de la protection des données.

En 2011 en Suisse, 84 cas ont été déclarés, dont près de la moitié concernant l'activité lucrative, une dizaine les assurances sociales et autant la protection des données. "On ne peut donc pas parler de normalisation du VIH. Les images du sida à ses débuts ont conservé leur impact", affirme l'Aide suisse contre le sida.

Même au plan sanitaire, il y a loin de la coupe aux lèvres. Ainsi la Suisse est l'un des pays d'Europe occidentale les plus touchés par le VIH. L'objectif du nouveau "Programme national VIH et autres infections sexuellement transmissibles 2011 - 2017" est donc ambitieux, à savoir diminuer de moitié, au cours des sept prochaines années, le nombre de nouveaux diagnostics de VIH et d'infections sexuelles soumises à déclaration obligatoire.


ATS, 29 novembre 2012

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