Une méthode pour doser au mieux les chimiothérapies


LAUSANNE - Des chercheurs de l'EPFL ont mis au point un outil pour mesurer la réponse individuelle des patients à une dose donnée de chimiothérapie. Le procédé repose sur la signature électrique des cellules cancéreuses. Il pourrait être à disposition des oncologues dans un proche avenir.

Le dosage est l'une des questions clé en oncologie, explique mardi l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) dans un communiqué. De trop faibles doses de chimiothérapie, plutôt que de tuer les cellules malignes, induisent de dangereux mécanismes de résistance.

Il en résulte que le traitement, efficace dans un premier temps, s'avère souvent inopérant en cas de rechute. D'où l'intérêt de doser au plus juste dès le départ.

Des chercheurs de l'EPFL ont mis au point un outil qui pourrait permettre de déterminer simplement et précisément les doses nécessaires pour chaque patient, de manière personnalisée. Leur méthode fait l'objet d'une publication dans la dernière édition de la revue "PLOS ONE".

Conductivité des cellules

Développé par l'équipe de Philippe Renaud, l'outil repose sur un principe très simple : la conductivité électrique d'une cellule varie selon le niveau de stress induit par la chimiothérapie. En mesurant la capacité d'une cellule cancéreuse à laisser passer le courant, les chercheurs peuvent évaluer l'intensité des effets du traitement.

La méthode pourrait fournir aux médecins de nouveaux éléments de décision, propres au patient. "Nous nous inscrivons dans la tendance de la médecine personnalisée", explique Philippe Renaud. "Avec une simple biopsie, les oncologues pourraient tester comment les cellules d'un patient donné répondent à divers types de traitement et à divers dosages."

Simple et rapide

L'outil permet une mesure rapide et n'affecte pas les cellules. "Contrairement aux méthodes basées sur les bio-marqueurs, qui tuent les cellules et sont extrêmement laborieuses, notre procédé pourrait tout à fait être déployé dans un service d'oncologie", estime le chercheur.

Les scientifiques ont d'ores et déjà éprouvé leur méthode sur des cellules malignes du sein. Ils ont testé les effets de la Doxorubicine, un traitement courant. Les résultats sont plus qu'encourageants, souligne Robert Meissner, co-auteur de la recherche.

L'équipe de l'EPFL est en discussion avec des oncologues pour développer le procédé. D'ici quelques mois, une start-up devrait être lancée pour faire de ces travaux de laboratoires une réalité dans les hôpitaux.


ATS, 05 mars 2013

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