Merck Serono: Ernesto Bertarelli se dit triste et très surpris


BERNE - Ernesto Bertarelli, ancien patron et actionnaire majoritaire de Serono, se dit triste et très surpris par l'annonce de la fermeture de Merck Serono à Genève. La décision montre, selon lui, que "nous ne sommes pas à l'abri d'un environnement économique mondial difficile".

"C'est malheureux", relève mercredi Ernesto Bertarelli dans une interview accordée au "Temps" la veille, en marge d'une manifestation à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. "Je suis attristé pour toutes les personnes concernées en Suisse, notamment à Genève, où s'est écrite une bonne partie de l'histoire de Serono".

Impuissance de mise

"Malheureusement, je ne peux que prendre acte de cette décision; depuis la vente de Serono en 2006, je n'occupe plus aucune responsabilité dans cette société". Au-delà, l'entrepreneur genevois, ancien vainqueur de la Coupe de l'America de voile, se dit "très surpris" de la logique d'un "point de vue purement économique".

Ernesto Bertarelli relève que les produits Serono ont bien marché, évoquant le Rebif, son médicament phare contre la sclérose en plaques, dont le chiffre d'affaires a presque doublé à près de 2 milliards de dollars ces cinq dernières années. Reste qu'à ses yeux le contexte économique mondial de concurrence a lourdement pesé.

"Dans ce contexte, les différents pays et leurs sociétés ont tendance à protéger leurs propres intérêts". Pour Ernesto Bertarelli, ceci peut expliquer pourquoi Genève - qui n'est pas le principal centre administratif de Merck, dont le siège se trouve dans la ville allemande de Darmstadt, soit sacrifié.

L'évidence de rester à Genève

L'ancien actionnaire principal de Serono, spécialiste des biotechnologies, constate encore que le groupe pharmaceutique Merck avait consenti d'importants investissements en Suisse depuis le rachat en 2006. De plus, les effectifs avaient augmenté d'un quart en l'espace de cinq ans.

Au-delà, Ernesto Bertarelli note qu'aucune condition n'avait été fixée lors de la conclusion de la cession quant au maintien temporaire ou durable de Serono à Genève. "Ce n'était pas une condition, c'était une évidence", lâche-t-il en signalant une fois encore son étonnement.

Mardi, Merck a provoqué une onde de choc en annonçant la fermeture de sa division Merck Serono dans la cité de Calvin. Au total, 1250 employés sont concernés: 750 postes seront transférés sur d'autres sites et 500 autres supprimés d'ici au premier semestre de l'an prochain.

ATS, 25 avril 2012

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