Bristol-Myers achète Inhibitex pour 2,5 milliards de dollars
NEW YORK - Le groupe pharmaceutique américain Bristol-Myers Squibb a annoncé dimanche l'acquisition de la société de biotechnologies Inhibitex, dont la spécialité est le traitement de l'hépatite C, moyennant 2,5 milliards de dollars en numéraire (2,39 milliards de francs).
BMS propose 26 dollars par action de sa cible, ce qui représente une prime énorme de 163% par rapport à son dernier cours coté (9,87 dollars). Ce prix élevé lui a permis d'obtenir l'accord du conseil d'administration d'Inhibitex, selon un communiqué publié par le groupe.
La plus-value réalisée par les actionnaires d'Inhibitex est d'autant plus spectaculaire qu'en octobre dernier leur titre ne valait plus que 2,33 dollars. Ils auront donc multiplié leur mise par onze en trois mois. L'opération sera financée par BMS sur sa trésorerie existante.
A l'aune des start-up américaines, Inhibitex est une société relativement ancienne, puisque fondée en 1994. Elle est basée à Alpharetta, en Georgie et emploie une quarantaine de personnes. Son activité industrielle est quasi-inexistante, avec un chiffre d'affaires 2010 qui n'a pas dépassé 1,9 million de dollars.
Le principal espoir d'Inhibitex réside dans un inhibiteur de polymérase oral, dont le nom de code est INX-189, qui se trouve en phase II de développement (et donc encore assez loin du stade où peut être envisagée une demande d'autorisation de mise sur le marché).
Investissement pour la croissance
Ce traitement a montré dans les études menées jusqu'ici "une puissante activité antivirale", fait valoir BMS dans son texte.
Pour son directeur général Lamberto Andreotti, "il existe des besoins médicaux non satisfaits dans le domaine de l'hépatite C". "Cette acquisition représente un investissement important pour la croissance à long terme" de BMS, a-t-il fait valoir, cité dans le communiqué.
Inhibitex va désormais pouvoir s'appuyer sur la puissante organisation de BMS pour attaquer les coûteuses études de phase III de l'INX-189, qui devra désormais être testé sur des échantillons plus vastes de malades. La biotech développe également des traitements contre le zona et contre les infections sanguines liées au staphylocoque doré.
ATS, 8 janvier 2012